Procès du Carlton : la garçonnière parisienne de DSK
La troisième et dernière journée d'audition de Dominique Strauss-Kahn devant le tribunal correctionnel de Lille jeudi 12, lors du procès du Carlton pour lequel l'ancien directeur du FMI est accusé de "proxénétisme aggravé", a porté essentiellement sur sa "garçonnière" parisienne et sur ses échanges de SMS avec Fabrice Paszkowski, l'un des organisateurs de ses "soirées libertines".
Après ses deux premières journées d'audition ayant essentiellement porté sur le fait de savoir s'il était ou non au courant que les participantes à ces soirées étaient des prostituées –ce qu'il continue à nier–, DSK a été interrogé ce jeudi matin par le président du tribunal sur son appartement parisien dans lequel ont eu lieu ces parties fines.
"On vise l'article 225-10 (du Code pénal) qui consiste à mettre des locaux privés à disposition d'une prostituée", c'est-à-dire du proxénétisme, a rappelé le président.
Tout en continuant à affirmer qu'il ignorait que les participantes étaient payées, Dominique Strauss-Kahn s'est défendu en affirmant: "Je suis à l'époque un homme politique et un homme marié. J'ai besoin d'un endroit pour des rencontres politiques discrètes mais aussi, disons-le, pour des rencontres personnelles". Il avait donc loué cet appartement, un duplex au 2 avenue d'Iéna à Paris (16e), au nom d'un ami, par souci de discrétion, mais a affirmé qu'il n'avait "pas organisé" les "soirées libertines" qui s'y sont déroulées.
A propos des SMS échangés avec son ami Fabrice Paszkowski, dans lesquels sont employés les termes de "matériel" ou de "cadeaux", DSK a reconnu que "c'est effectivement un langage de corps de garde, qui n'est pas adapté. Un langage de style SMS, compacté –on se lâche facilement entre copains–, pas destiné à être lu en dehors du contexte". Mais une nouvelle fois il a nié être l'instigateur de ces soirées.
Après ces trois journées d'audition, Dominique Strauss-Kahn en a fini de répondre aux questions du tribunal. De l'avis de nombreux observateurs et journalistes couvrant le procès, il a encore gagné des points ce jeudi dans sa stratégie de défense, et semble avoir fait un grand pas vers une relaxe que devrait demander le parquet, qui avait requis à son encontre un non-lieu à l'issue de l'instruction en juin 2013.
Après les questions posées à l'ancien directeur du FMI, le tribunal examinera vendredi le volet financier de cette affaire du Carlton, avant les plaidoiries des parties civiles lundi 16 février, et les réquisitions du parquet mardi 17.
Dominique Strauss-Kahn encourt en théorie une peine maximum de 10 ans de prison et une amende de 1,5 million d'euros.
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