Qui est Nordahl L. : le profil d'un ancien militaire ayant sombré dans la délinquance et l'échec
Après sa première mise en examen, les enquêteurs cherchaient à comprendre la personnalité d'un homme qui aurait pu enlever et mettre à mort un enfant sur un coup de folie. Depuis la mise en examen pour l'assassinat du caporal Arthur Noyer, c'est potentiellement un tueur en série que l'investigation doit maintenant décrypter. Rappelons cependant que le suspect Nordahl Lelandais reste présumé innocent et assure ne pas être impliqué dans ces deux affaires.
Lorsque les premières suspicions à l'encontre de l'ancien militaire de 34 ans ont été émises, ses proches sont tombés des nues. Nordahl Lelandais, qui n'a aucun antécédent judiciaire dans une affaire impliquant des enfants, est décrit comme une personne sans fragilité comportementale apparente. Habitant à Domessin, une paisible commune de Savoie, avec ses parents et son frère (il a également une sœur), il s'engage dans l'armée à 19 ans en 2002. Un choix de carrière qui lui permet de concilier une activité professionnelle avec l'une de ses grandes passions, les chiens. L'homme est en effet un amateur éclairé en élevage canin et il est naturellement affecté au 132e bataillon cynophile de l'armée de terre, à Suippes dans le département de la Marne. C'est alors que celui qui est un jeune majeur va commencer à déraper.
Plusieurs faits en lien avec l'usage de stupéfiants vont lui être reprochés. Le jeune soldat s'avère en outre instable psychologiquement. En 2007, après ses cinq premières années de service, l'armée décide de le réformer pour des troubles psychologiques incompatibles avec le métier des armes. C'est la fin de sa carrière militaire et le début de dix ans d'échecs, où Nordahl Lelandais enchaîne les emplois de courte durée (où il se montre parfois menaçant selon d'anciens empoyeurs) et les problèmes judiciaires. En 2010, il essaie de monter une affaire d'élevage canin qui va rapidement péricliter. Il était depuis février 2017 en arrêt maladie à cause d'une hernie discale et était retourné vivre chez ses parents.
Sa vie amoureuse va également être émaillée de déconvenues et, lors de l'enquête, plusieurs de ses compagnes vont décrire un homme gros consommateur de pornographie et qui aimait filmer ses ébats sexuels (parfois sans le consentement de sa partenaire) pour éventuellement les diffuser en ligne. Le jeune homme était également du genre à mal accepter les ruptures et plusieurs femmes ont témoigné d'explications "musclées" imposées par l'ancien militaire voire de comportement pouvant s'apparenter à du harcèlement. Il ne s'agit-là que de témoignages qui n'ont pas été confirmés par l'enquête.
Autre erreur dans la vie du jeune homme présenté par l'enquête comme quelqu'un qui "a connu beaucoup d'échecs", il incendie volontairement (avec deux autres personnes) une nuit d'octobre 2008 un snack-bar à Paladru une commune proche de Pont-de-Beauvoisin (où Maëlys a disparu) où se retrouvent jeunesse locale et touristes du fait de la présence d'un lac. Il est condamné à un an de prison mais, du fait d'une peine aménagée, n'a jamais été incarcéré.
Nordahl Lelandais était depuis décrit comme une personne solitaire par ceux qui le fréquentaient. Ayant toujours des amis et décrit par un témoignage recueilli par France-Soir comme quelqu'un "s'incrustant" facilement à des fêtes ou soirées, il reste malgré tout à l'écart. Plusieurs témoignages que nous avons recueillis montrent d'ailleurs qu'il était loin d'être connu y compris de son voisinage, qui n'ont de lui que l'image de quelqu'un de "discret", "poli" et qui "promenait ses chiens".
Lire aussi: Maëlys: le profil du principal suspect Nordahl L. se précise
Les enquêteurs continuent donc toujours de percer le mystère Lelandais qui, malgré la gravité des faits qui lui sont reprochés, reste calme et posé face à tous les interrogatoires, assumant clairement ne pas répondre à certaines questions cruciales des juges.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.