Roissy : un drone croise la trajectoire d'un avion sur le point d'atterrir
Un drone a croisé la trajectoire d'un avion de ligne d'une compagnie irlandaise au moment où ce dernier s'apprêtait à atterrir à l'aéroport parisien de Roissy-Charles-de-Gaulle, a-t-on appris ce jeudi 21 de sources concordantes. Lors de la descente de l'appareil en provenance de Dublin, à une altitude de 7.800 pieds (2.300 mètres environ), le pilote du vol EIN526 d'Aer Lingus a vu passer à 150 mètres environ sous son aile droite un drone civil, pourtant censé ne pas dépasser un plafond de 150 mètres.
Après l'atterrissage, le pilote a signalé à la gendarmerie des transports aériens (GTA) l'incident qui a eu lieu vers 15h30 mercredi 20, alors que l'Airbus A320 de 174 places survolait le département du Val-d'Oise, à 30 nautiques (environ 55 km) de l'aéroport. "La gendarmerie s'est rendue immédiatement sur la zone, près de Magny-en-Vexin (Val-d'Oise), mais n'a observé la présence d'aucun drone", a déclaré une source aéroportuaire, selon laquelle la vraisemblance du récit du pilote est sujette à caution, compte tenu de l'altitude très élevée pour un drone civil. Elle précise qu'une enquête est en cours, confiée à la GTA. Ce fait survient après le grave incident du 19 février concernant un Airbus A320 d'Air France.
Ce jour-là, lors de la phase d'approche de Roissy, à 5.500 pieds (1.600 mètres), le pilote avait dû déconnecter le pilote automatique et effectuer une manœuvre d'urgence pour éviter un drone, qui était passé 5 mètres sous son aile gauche. Si certains mini-drones peuvent atteindre plusieurs milliers de mètres d'altitude, des évolutions à une telle altitude restent très étonnantes. Dans le cas où un drone heurterait ou serait aspiré par un réacteur, le principal risque viendrait de la batterie au lithium (un matériau très inflammable) de l'engin.
Selon un arrêté publié en décembre, les drones ne sont pas autorisés à voler à proximité des aéroports ni à survoler des zones habitées et sont limités à un plafond de 150 mètres à portée de vue de leur opérateur, sauf exception. Au cours de l'année 2015, la GTA a constaté 8 signalements de survols illicites à proximité de l'aéroport de Roissy et des enquêtes préliminaires ont été ouvertes, selon la Direction générale de l'aviation civile (DGAC). La DGAC estimait fin 2015 qu'il y avait entre 150.000 et 200.000 drones de loisirs en France, dont 98% de micro-drones d'un poids inférieur à 2 kg.
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