"Sauvez Pikachu" : les anti-IVG instrumentalisent le Pokémon pour se faire entendre
Depuis son lancement, de nombreuses personnes surfent sur la vague de Pokémon Go. C'est notamment le cas d'un groupe de jeunes contre l'avortement, baptisé "Les Survivants" et créé à la fin des années 1990. Pour se faire entendre, leurs membres ont eu l'idée d'instrumentaliser le très célèbre Pikachu afin de convaincre un maximum de personnes de la nécessité de ne pas avorter. En plus d'avoir tagué "Et si Pikachu n’était jamais né?" dans les rues de Paris, ils ont créé un site, Sauvezpikachu.com (consultable uniquement sur mobile), sur lequel les internautes peuvent suivre l'histoire (un peu particulière) de la petite bestiole.
Ainsi, dans cette version, un Pikachu (femelle) tombe amoureuse d'un autre Pikachu et finit par tomber enceinte. C'est alors que le joueur se retrouve confronté à un choix cornélien, devant répondre à la question suivante: "souhaites-tu interrompre l'éclosion de ton œuf?". En fonction de sa réponse, un argumentaire apparaît sur l'écran. "Dans la vraie vie, un enfant sur 5 se voit privé du droit de vivre (...). Si on prenait le temps d'accompagner les jeunes parents (...) beaucoup d'entre eux choisiraient de garder leur enfant", peut-on notamment lire.
Face à l'instrumentalisation de Pikachu, Marisol Touraine, n'a pas tardé à réagir. "Mon devoir: dénoncer la propagande anti-IVG, surtout quand elle a l'air cool", a-t-elle écrit sur Twitter, renvoyant les internautes vers "une info fiable" sur leurs droits. Ce à quoi, le porte-parole des "Survivants" et ancien de "La Manif pour tous", Emile Duport, n'a pas manqué de répondre: "votre devoir en tant que ministre est de préserver la santé physique et mentale des mamans et de leur entourage". Sans grande surprise, les féministes sont également montées au créneau suite à cette initiative. En plus d'avoir lancé sur Twitter le hashtag #PokemonIVGo, elles ont décidé de recouvrir les tags des “Survivants” par le slogan “Mon corps, mon choix”, avec le numéro vert du planning familial consacré à ces questions: 0 8000 81111.
Après une légère augmentation en 2013 puis une stabilisation en 2014, le nombre d'interruptions volontaires de grossesse (IVG) a finalement baissé de 3,9% en 2015. Au total, 218.100 IVG ont été réalisées en France cette année là, dont 203.500 en métropole, selon une étude de la Drees.
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