Strasbourg : les restes de victimes d’un médecin nazi découverts
La municipalité de Strasbourg a annoncé samedi 18 avoir retrouvé des restes de victimes du nazisme à l’Institut de médecine légale. Conservés dans un bocal et des éprouvettes, ces restes appartiennent à certaines des 86 victimes du projet de "Collection de squelettes juifs" de l’anatomiste nazi August Hirt. La découverte a été faite par Raphaël Toledano, historien qui a déjà travaillé sur l’anatomiste nazi pour le documentaire Le nom des 86.
Raphaël Toledano a été aidé dans ses recherches par la lettre d’un professeur de l’Institut de médecine légale de Strasbourg datant de 1952 qui mentionne des "bocaux contenant des prélèvements effectués au cours des autopsies judiciaires réalisées sur les victimes juives de la chambre à gaz du Struthof" ainsi que des étiquettes qui font état d’un matricule correspondant au numéro que les nazis tatouaient au camp d’Auschwitz. Le chercheur est parvenu à identifier parmi les restes des fragments de peau ainsi que le contenu de l’intestin et de l’estomac d’une victime ainsi qu’un galet matricule utilisé lors de l’incinération des corps.
La municipalité a annoncé qu’elle allait remettre les pièces découvertes à la communauté juive de Strasbourg pour qu’elles soient inhumées au cimetière israélite de Cronenbourg aux cotés des restes des 86.
La présence de tels restes dans l’Institut de médecine légale de Strasbourg a souvent fait polémique mais celle-ci a été relancée en janvier dernier par la sortie d’un livre de Michel Cymès, Hippocrate aux enfers (Ed. Stock), sur les médecins des camps de concentration dans lequel il cite des témoignages selon lesquels des coupes anatomiques des 86 se trouvaient toujours a l’Institut de médecine de Strasbourg. Témoignages que l’Université et l’Institut de médecine légale de Strasbourg avaient alors toujours contestés.
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.