Terrorisme : 20 membres de la filière djihadiste Cannes-Torcy aux Assises
Ils seront jugés pour avoir perpétré et tenté de commettre des attentats. Vingt djihadistes présumés de la filière terroriste dite de "Cannes-Torcy", villes des Alpes-Maritimes et de Seine-et-Marne, vont être renvoyés devant la cour d'assises spéciale pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle". Cette cellule terroriste est considérée comme étant l'une des plus dangereuses démantelée en France depuis plus de trois décennies, selon le procureur de Paris François Molins.
Armes, munitions, explosifs, projets de départ pour en Syrie: cette cellule, plutôt qu'une simple filière de départ pour le djihad, était très structurée et nombreuse. Les enquêteurs ont pourtant réussi à remonter la piste de ses membres grâce à une succession d'erreurs que l'on pourrait qualifier d'amateurs.
Le 19 septembre 2012, après la parution de caricatures de Mahomet dans Charlie Hebdo, une grenade explose dans une épicerie casher de Sarcelles (Val-d'Oise), en ne faisant toutefois qu'un blessé léger. C'est en analysant l'engin de faible puissance que les policiers identifient un dénommé Jérémie Louis-Sydney, 33 ans, délinquant converti à l'Islam. Repéré à Strasbourg, celui qui est présenté comme l'un des leaders du groupe vide un chargeur sur les policiers venus l'interpeller une semaine plus tard, le 6 octobre, et est tué par la riposte des forces de l'ordre. En parallèle, douze autres suspects sont interpellés.
Parmi ceux-ci, Jérémy Bailly, un autre converti, vivant à Torcy. Dans un box qu'il utilise, le matériel nécessaire à fabriquer des bombes, des armes, des munitions ainsi qu'une liste d'associations, notamment, de confession juive. Le suspect reconnaît lors de ses auditions préparer des attentats, notamment contre des militaires français ou des "sionistes". Une lettre envoyée par Bailly à un proche, et dans laquelle il livre un manuel détaillé pour confectionner une bombe et demande de s'en prendre aux juges instruisant son dossier, permet de remonter la piste d'autres membres du groupe.
Des membres actifs, à l'image de Maher Oujani, 27 ans, arrêté en juin 2013 après une dénonciation. Il s'était procuré une arme et aurait effectué des repérages près d'une caserne du sud de la France.
Enfin, trois hommes ont échappé au coup de filet initial car ils étaient partis en Syrie quelques jours plus tôt. Tandis que l'un serait monté en grade au sein de Daech, les deux autres reviennent en France où ils sont arrêtés début 2014. Dans les parties communes de l'immeuble où l'un d'eux a élu domicile, les enquêteurs trouvent des munitions et des explosifs.
Aucune date n'aurait pour l'heure été fixée pour le procès des vingt membres de la cellule "Cannes-Torcy". Dix sont actuellement en détention provisoire, sept sous contrôle judiciaire et trois autres, dont deux seraient en Syrie, visés par un mandat d'arrêt.
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