Turquie : les autorités affirment avoir identifié l'auteur de l'attentat de Suruç
La police turque affirme détenir l'identité et le profil du responsable du sanglant attentat du lundi 20 juillet qui a fait 32 morts dans la ville de Suruç à la frontière syrienne (elle se situe à une vingtaine de kilomètre de la ville martyre de Kobané en Syrie, symbole de la lutte contre l'Etat islamique). Le responsable de cette attaque serait un jeune turque de 20 ans, appartenant à la minorité kurde et qui s’était rendu clandestinement en Syrie l’an dernier avec l’aide d’un groupe lié à l’Etat islamique (EI).
"Nous confirmons sur la base des analyses génétiques pratiquées que l’auteur de l’attaque est un homme de 20 ans originaire d’Adiyaman (sud-est de la Turquie, NDLR)", a déclaré un responsable turc sous couvert de l’anonymat.
De son côté, la presse turque explique que le jeune homme, identifié sous les initiales S.A.A., a rejoint les rangs du groupe EI, il y a deux mois seulement.
Lundi 20 juillet à la mi-journée, l'attentat à la bombe a visé un groupe de jeunes militants de gauche, partisans de la cause kurde, qui désiraient participer à la reconstruction de Kobané. Cet attentat est le plus grave commis en Turquie depuis 2013 et, si sa paternité était confirmée, il constituerait la première attaque suicide menée par l'EI sur son sol.
Ce mercredi matin, deux policiers turcs ont été retrouvés morts, abattus à l'arme de poing, dans la ville de Ceylanpinar, frontalière avec la Syrie. Ce double assassinat a été revendiqué par le Parti des Travailleurs kurdes (PKK) afin de "venger les victimes de Suruç". Le PKK accuse régulièrement le gouvernement de Recep Erdogan de collusion avec l'Etat islamique. Ce dernier a notamment refusé d'intervenir en soutien des milices Kurdes de Syrie, par crainte de voir se constituer une région autonome hostile dans le nord de la Syrie.
Depuis lundi, des manifestations, toutes durement réprimées par la police, ont eu lieu dans plusieurs villes du pays pour protester contre la politique syrienne du gouvernement.
Un haut juge turc a par ailleurs interdit ce mercredi la diffusion sur Internet des images prises juste après l'explosion par les témoins, abondamment partagées sur les réseaux sociaux, notamment Twitter, depuis deux jours. L'accès à ce réseau a été bloqué plusieurs heures dans la journée. Depuis plus d'un an, le gouvernement islamo-conservateur au pouvoir s'en prend régulièrement aux réseaux sociaux et à leurs utilisateurs. Ce fut notamment le cas pour les accusations de corruption qui visent le régime d'Ankara.
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.