Yémen : un hôpital de MSF bombardé, 11 morts
Le Yémen est en proie à un violent conflit opposant des rebelles chiites Houthis alliés à l'ex-président yéménite Ali Abdallah Saleh aux forces loyales à l'actuel chef de l'État Abd Rabbo Mansour Hadi soutenu par la coalition arabe sunnite menée par l'Arabie saoudite. Extrêmement sanglants, les affrontements ont fait plus de 6.400 morts, dont une part importante de civils, dans une relative apathie de la communauté internationale.
Samedi 13, l'aviation de la coalition arabe avait frappé une école à Haydan, dans la région de Saada, tuant 10 enfants et en blessant 28 autres, selon Médecins sans frontières (MSF) et l'Unicef. Lundi 15, c'est un hôpital administré par MSF à Abs qui a été touché par un nouveau raid aérien. Neuf personnes ont été tuées sur le coup et deux autres ont perdu la vie pendant leur transfert vers un autre hôpital a annoncé l'ONG. Dans un communiqué MSF, a précisé "qu'au moment de la frappe, il y avait 23 patients en chirurgie, 25 femmes dans l'unité d'obstétrique, 13 nouveau-nés et 12 enfants en pédiatrie".
La coalition a nié avoir frappé samedi un bâtiment éducatif et parle pour sa part d'un "camp militaire" où les rebelles Houthis entraîneraient selon elle des enfants au combat. "Nous aurions espéré qu'au lieu de pleurer dans les médias, MSF prenne des mesures pour arrêter le recrutement d'enfants pour les guerres", a lancé le général saoudien Assiri.
Les États-Unis ont dénoncé les frappes aériennes, mais sans condamner explicitement la coalition arabe. "Les frappes sur des infrastructures humanitaires, notamment des hôpitaux, sont particulièrement inquiétantes", a déclaré la porte-parole du département d'État américain Elizabeth Trudeau. Elle a exhorté les parties à "cesser immédiatement les hostilités".
Les États-Unis soutiennent la coalition depuis le début du conflit, notamment en lui vendant de l'équipement militaire. Néanmoins, pour faire bonne mesure, Washington l'a cependant plusieurs fois appelée à éviter de faire des victimes parmi les civils.
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