Yémen : les Houthis, rebelles chiites, s'emparent du palais présidentiel
Le conflit entre sunnites et chiites a pris un nouveau tournant au Yémen, avec la capture mardi 20 du palais présidentiel à Sanaa, la capitale du pays, par les milices Houthis (chiites). De violents affrontements ont eu lieu aux abords du complexe présidentiel, où ne se trouvait pas le président, entre les gardes et les rebelles.
Les Houthis n'excluent aucune option contre le président Abd Rabbo Mansour Hadi dont la résidence à Sanaa est encerclée par des miliciens.
Les Houthis sont des miliciens appartenant aux tribus chiites du nord du pays qui se sont rebellés contre le pouvoir en place, soutenus par les sunnites du sud du Yémen. Les rebelles, qui contrôlent la capitale Sanaa depuis septembre 2014, accusent les sunnites de vouloir les écarter du pouvoir. Outre leurs revendications socio-économiques, identitaires et politiques, ils s’opposent également à toute alliance du gouvernement yéménite avec "l’ennemi américain" et à l’ingérence du puissant voisin du Yémen, l'Arabie Saoudite. Ce mouvement, actuellement dirigé par Abdel Malak al-Houthi, est quant à lui accusé d’être à la solde de Téhéran et de servir les ambitions régionales des Iraniens. Le conflit yéménite illustre parfaitement l'opposition actuelle entre sunnites et chiites un peu partout au Moyen-Orient et à travers cela le conflit larvé entre le poid lourd du chiisme, l'Iran, et le leader du sunnisme, l'Arabie Saoudite
Le Conseil de sécurité de l'ONU a rapidement réagit pour condamner cette offensive et exprimé son soutien au président yéménite. Le Conseil souligne dans une déclaration adoptée à l'unanimité que Abd Rabbo Mansour Hadi "est l'autorité légitime" et que "toutes les parties et tous les acteurs politiques au Yémen doivent soutenir le président Hadi", ainsi que son Premier ministre et son gouvernement pour "garder le pays sur le chemin de la stabilité et de la sécurité".
De fait, cette nouvelle crise risque d'augmenter l'instabilité au Yémen dont l'absence d'Etat central renforce Al-Qaïda dans la péninsule Arabique (Aqpa), la filiale yéménite de l’organisation. C’est de cette branche nébuleuse terroriste que se sont revendiqués Saïd et Chérif Kouachi, les deux frères responsables de la tuerie à Charlie Hebdo le 7 janvier.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.