Accessibilité des handicapés : un bilan amer
En 2005 était votée la loi pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées. Un texte ambitieux sur l'accessibilité des 9,6 millions d'handicapés de France (chiffre Insee) tant aux bâtiments qu'au monde du travail et à l'éducation. Les pouvoirs publics s'étaient alors donnés jusqu'en 2015 pour agir, notamment pour garantir une accessibilité totale aux espaces publics.
Dix ans se sont écoulés et le bilan est aujourd'hui plus que mitigé. Au fil des années, l'ampleur de la tâche et certaines réticences ont conduit à des résultats certes existants mais bien moindres que prévu. L'accessibilité des établissement recevant du public (administrations, commerces, cinémas, …) est aujourd'hui limitée à environ 40%. Face au retard accumulé et à des objectifs déjà difficilement réalisables à l'époque, le gouvernement de Jean-Marc Ayrault avait fin 2013 prévus des délais supplémentaires de trois, six ou neuf ans selon les cas. A la grande colère des associations de défense des handicapés.
De même des maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) avaient été créées par la loi de 2005 pour favoriser l'accompagnement dans toutes les démarches liées au handicap. Mais là encore, les associations font part d'un constat amer. Face au nombre de demandes et à la complexité des démarches, l'attente pour le traitement d'un dossier atteint parfois plus d'un an.
En ce qui concerne l'accessibilité des handicapés à l'éducation, là non plus pas de miracle mais des résultats encourageants. La loi prévoyait la scolarisation de tous les jeunes handicapés dans les écoles de leur quartier en 2015. Ils étaient moins de 118.000 en 2006 et sont désormais plus de 258.000. Près d'un tiers des jeunes handicapés demeurent cependant scolarisés dans des établissements spécialisés. L'accès à l'emploi reste un point noir. Le taux de chômage des handicapés est deux fois supérieur à celui des valides.
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