Alzheimer : un homme diagnostiqué et soigné par erreur pendant 10 ans
Depuis 10 ans, il se croyait atteint de la maladie d'Alzheimer, sur diagnostic de ses médecins. Un patient du centre hospitalier de Nancy (Meurthe-et-Moselle) suivait de lourds traitements depuis qu'un diagnostic médical, réalisé en 2004, lui avait attribué cette maladie. Or le diagnostic était erroné, a révélé son avocat, Me Jean-Christophe Duchet, ce samedi. En réalité, ce quinquagénaire souffrait simplement de troubles cognitifs "probablement liés à un ancien traumatisme crânien", a-t-il affirmé.
En 2004, le verdict est tombé comme un coup de massue. "Avoir Alzheimer lorsqu’on n’a qu’une quarantaine d’années (...), je l’ai ressenti comme une catastrophe. Je me suis dit qu’il fallait faire quelque chose pour ne pas être un légume ni un poids. Mais je n’en ai pas eu le courage", a confié cet homme sous couvert de l’anonymat au Républicain Lorrain, qui a révélé l’affaire ce samedi.
Déclaré inapte après ce diagnostic, le patient tombe dans la dépression. Perte d'emploi et de vie sociale, effets secondaires dus aux traitements: les conséquences de ce faux diagnostic sont lourdes pour cet homme aujourd'hui âgé d'une cinquantaine d'années. "Ce qui est dramatique, c'est qu'un homme a été soigné pendant dix ans pour Alzheimer, avec toutes les conséquences socio-professionnelles que cela implique (...). Il a perdu dix ans de sa vie, dix ans d'angoisse", a estimé son avocat.
Alors que les tests délivrent chaque année le même résultat, la donne change en 2012 lorsque la remplaçante de son médecin, parti à la retraite, se montre un tantinet plus curieuse. Réalisant qu'il était "impossible qu'un malade souffrant d'Alzheimer depuis huit ans soit encore debout et capable de dialoguer normalement", elle stoppe les traitements. Deuxième coup de massue: après deux ans d'analyses poussées, le patient et son épouse apprennent qu'en réalité ces absences proviennent "d'anciens traumatisme crâniens" et non de la maladie d'Alzeihmer.
L'avocat du plaignant devrait prochainement saisir un juge administratif pour solliciter une expertise judiciaire devant déterminer s'il y a eu faute médicale ou non.
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.