Alzheimer : un traitement prometteur en cours d'expérimentation
Enfin de bonnes nouvelles concernant la maladie d'Alzheimer. D'après une étude parue mercredi 2 dans la revue Science Translational Medicine, des chercheurs du laboratoire américain Merck ont réussi à mettre au point un traitement expérimental du nom de verubecestat permettant de réduire la production de protéines bêta-amyloïde responsables de la perte de mémoire et autres troubles cognitifs chez les patients. Le tout sans effet secondaire majeurs, se réjouissent les scientifiques.
Lors de leur essai clinique, ces deniers ont administré en grande quantité ce médicament, inhibiteur de l'enzyme BACE1 nécessaire au développement de la bêta-amyloïde, à des animaux présentant des atteintes hépatiques sévères, une dégénérescence neuronale ou encore une démyélinisation des neurones. Conclusion: la protéine a fortement diminué dans le sang et le fluide cérébrospinal des cobayes. Et, malgré les doses administrées aux spécimens, 40 fois supérieures à celles proposées aux volontaires humains, les chercheurs n'ont remarqué aucun effet secondaire. Or, jusqu'ici, l’inhibition de la BACE1 s’était montrée très toxique.
Encouragés par ces résultats, les scientifiques ont alors commencé à tester le verubecestat chez des patients en bonne santé. Ils l'ont ensuite administré à 32 patients atteints d'une forme légère à modérée de la maladie d’Alzheimer. Et, avec une dose de 40 mg, on obtient une réduction presque maximale du taux de bêta-amyloïde, se félicitent-ils dans leur étude, soulignant l'absence d'effets secondaires. En effet, six jours après avoir reçu une dose, seul un sujet sain a présenté une éruption cutanée et de l'urticaire d'intensité sévère, notent-ils. Autre bonne nouvelle et pas des moindres: aucun décès lié à la molécule n'est survenu au cours de l'étude.
Confiant du succès des premières phases, les chercheurs ont initié deux études cliniques de phase 3 sur plus de 3.000 volontaires. Leurs résultats devraient être rendus disponibles au cours de l'été 2017. On pourra alors enfin savoir si le verubecestat est vraiment porteur d'espoir pour les patients souffrant d'Alzheimer, maladie neurodégénérative la plus fréquente à ce jour qui, selon l'Inserm, touche actuellement près de 900.000 Français. Auquel cas, le médicament pourrait voir le jour d'ici deux à trois ans.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.