Antibiotiques : bientôt un test sanguin pour éviter les erreurs de prescription
Pour éviter les erreurs de prescription, des chercheurs américains viennent peut-être de trouver la solution: le recours à un test sanguin. Encore au stade expérimental, ce nouvel outil, dont le principe est détaillé dans la revue médicale Science Translational Medicine, pourrait permettre aux médecins de déterminer si une infection est d'origine virale ou bactérienne et donc d'éviter de prescrire inutilement des antibiotiques, inefficaces contre les virus. "Très souvent, on ne peut pas vraiment déterminer de quel type d'infection souffre une personne", a expliqué Timothy Sweeney, l'un des principaux auteurs de l'étude précisant que les symptômes sont souvent similaires.
Le principe de ce test sanguin est simple: il identifie sept gènes dont l'expression se modifie pendant une infection. Les caractéristiques de ce changement peuvent indiquer si une infection est provoquée par une bactérie ou un virus, comme l'explique le site Sciences et avenir. Pour le moment, ce test sanguin a été testé avec succès sur 96 enfants gravement malades, ont expliqué les chercheurs. Mais d'autres essais cliniques doivent encore être réalisés pour valider ces résultats. En parallèle, les scientifiques devront également trouver un moyen de donner les résultats en seulement une heure (contre 4 à 6 actuellement) afin d'éviter les risques de décès. Selon le site Pourquoi docteur, "chaque heure qui s’écoule sans traitement augmente de 6 à 8% le risque de décès" pour un patient atteint de septicémie.
Depuis plusieurs années, notamment en France, l'utilisation massive et généralisée des antibiotiques a fait apparaître de nouvelles bactéries résistantes à ces médicaments. Selon un rapport publié en juin dernier et commandé par le gouvernement britannique, 10 millions de personnes supplémentaires par an pourraient décéder à cause de la résistance aux antibiotiques à l'horizon 2050, soit une toutes les trois secondes.
L’économiste Jim O’Neill, chargé de l'enquête, avait alors proposé une batterie de mesures pour faire face à ce fléau. Parmi elles: le lancement d'une campagne de sensibilisation du public d'un coût de 40 à 100 millions de dollars par an, la réduction de l'utilisation des antibiotiques dans l'élevage mais aussi la mise en place d'un fonds de recherche de deux milliards de dollars. Consciente du problème, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait également tiré la sonnette d'alarme en novembre dernier, alertant sur les conséquences dévastatrices. L'organisme avait déjà souligné que l’efficacité déclinante des antibiotiques représentait "un immense danger".
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