Asnières-sur-Seine : deux policiers atteints de tuberculose

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Pierre Plottu
Publié le 09 juillet 2015 - 14:39
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Un policier de dos.
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©Bohac Yann/Sipa
"On joue avec notre santé", dénonce un policier sous couvert d'anonymat.
©Bohac Yann/Sipa
Deux policières de la même unité d'un commissariat d'Asnières-sur-Seine (Hauts-de-Seine) ont contracté à quelques mois d'intervalle la tuberculose. Sur place, les agents sont inquiets et dénoncent le manque d'hygiène et la passivité de la hiérarchie.

Les agents dénoncent la passivité de leur hiérarchie et le manque d'hygiène dans leur commissariat. Après qu'une policière eut contracté la tuberculose, fin mars, une deuxième contamination a été confirmée le 2 juillet dans le même hôtel de police, à Asnières-sur-Seine (Hauts-de-Seine), relate Le Point. Entre-temps, aucune mesure pour enrayer une potentielle épidémie n'a été décidée par les responsables policiers.

Le 26 mars dernier, les collègues d'unité d'une policière d'Asnières l'ont emmenée à l'hôpital car elle était prise de violentes quintes de toux et crachait du sang. Les médecins ont alors confirmé très vite sa contamination par la bactérie responsable de la tuberculose. Pour autant, les équipes médicales ayant jugé que la patiente n'était pas contagieuse, selon Le Point, les collègues de la jeune femme ne se sont vu prescrire aucun traitement préventif malgré leurs demandes insistantes.

L'hebdomadaire, qui cite des membres de l'unité en question, avance également que leur hiérarchie leur a donné l'ordre de ne pas ébruiter l'affaire au sein du commissariat. "Des officiers ont demandé à des collègues de ne rien dire pour éviter les demandes de dépistage. On nous a dit que ça coûterait trop cher", raconte ainsi un policier.

Un épisode qui aurait pu rester de l'ordre de l'anecdote si un second cas de tuberculose n'avait été confirmé sur une autre membre de la même unité, le 2 juillet dernier, et un troisième en cours d'analyse. "On joue avec notre santé", dénonce un gardien de la paix, pointant les conditions sanitaires "catastrophiques" des locaux: "il n'y a même pas de savon pour se laver les mains ni de gel hydroalcoolique pour se désinfecter".

Un constat que confirme le délégué syndical d'Alliance des Hauts-de-Seine, Emmanuel Cravello, selon qui "il faut se battre pour avoir ne serait-ce que des gants en plastique et des masques". Et ce alors même que les agents sont amenés à effectuer des missions en milieu insalubre auprès de populations à risque. Un camp de Roms de la ville est ainsi pointé du doigt. Les deux policières infectées s'y seraient rendues plusieurs fois avant d'être contaminées.

 

 

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