Autisme : entre actions et colère

Auteur(s)
La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 02 avril 2016 - 18:41
Image
Un enfant atteint d'autisme.
Crédits
Joel Robine/AFP
Les associations de lutte contre l'autisme jugent que la France a encore un important retard.
Joel Robine/AFP
A l'occasion de la journée mondiale de sensibilisation à l'autisme, plusieurs campagnes ont été lancées par le gouvernement et les associations. Mais c'est aussi pour ces dernières l'occasion de dénoncer le grand retard de la France dans le traitement réservé aux malades.

Ce samedi 2 avril marque la journée mondiale de la sensibilisation à l'autisme. L'occasion de campagnes de sensibilisation sur cette maladie encore mal connue du grand public. Le ministère de la Santé s'est comme chaque année mobilisé à travers une "action de communication auprès du grand public" au travers d'un film invitant à découvrir le quotidien d'un enfant autiste.

Cette journée est également l'occasion de rappeler qu'un troisième plan autisme est en cour depuis 2013 et doit durer jusqu'en 2017. Doté d'un budget de 205,5 millions d'euros, il doit notamment permettre d'améliorer le diagnostic de l'autisme, la formation des professionnels du milieu médico-social, où encore le taux de scolarisation des enfants atteints par la maladie.

Mais cette mise en avant annuelle de la maladie est loin de satisfaire les associations qui ne cessent de dénoncer un énorme retard de la France en la matière. Il faut dire que le pays est parti de loin puisque l'autisme n'est reconnu comme handicap que depuis 1996. Longtemps il a été considéré comme une psychose. Les parents -en particulier les mères- ont été accusées d'en être à l'origine et les enfants traités à grand renfort de médicaments.

Si depuis les choses ont heureusement évolué, "l'état des lieux est dramatique", juge dans Paris Match Olivia Cattan, présidente de SOS Autisme. "Il y a un vrai problème d'inégalité sociale face au handicap. Les familles aisées accèdent à des spécialistes privés, à des psychologues comportementaux extrêmement chers qui travaillent en libéral", explique-t-elle.

Mais la question des moyens est loin d'être la seule à être critiquée par les associations. La création de 700 places supplémentaires d'enseignement en maternelle sur quatre ans que prévoit le plan autisme ne convainc pas vraiment. Sachant qu'un enfant sur 100 né autiste cela concerne 8.000 enfants chaque année en France, à des degrés différents.

De même, les associations reprochent au gouvernement de ne pas suivre les recommandations de la Haute autorité de la santé datant de 2012 et qui préconisent de privilégier les méthodes comportementales (ou A.B.A) à la psychiatrie. Une méthode pourtant largement privilégiée dans plusieurs autres pays (Etats-Unis, Canada, Israël, Royaume-Uni), où le traitement de l'autisme est jugé meilleur.

 

À LIRE AUSSI

Image
Singe-Glace
Des chercheurs créent des singes autistes pour mieux étudier la maladie
Des chercheurs chinois ont créé des singes autistes afin d'en apprendre plus sur ce trouble encore trop méconnu. Ils ont ainsi pu observer que les comportements de ces...
26 janvier 2016 - 13:07
Société
Image
Le ventre d'une femme enceinte.
Grossesse : la prise d'antidépresseurs augmenterait le risque d'autisme chez l'enfant
Selon une étude parue ce lundi dans la revue "Journal of the American Medical Association", la prise d'antidépresseurs par une femme enceinte durant les six derniers m...
14 décembre 2015 - 13:28
Société
Image
Un palais de justice.
Autisme : l'Etat condamné à verser 240.000 euros aux familles
Sept familles, dont les enfants autistes n'ont pu être pris en charge en France, viennent d'obtenir 240.000 euros de dommages et intérêts de la part de l'Etat français...
23 juillet 2015 - 20:23
Société

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Les dessins d'ARA

26/12 à 14:34
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.