Autisme : entre actions et colère
Ce samedi 2 avril marque la journée mondiale de la sensibilisation à l'autisme. L'occasion de campagnes de sensibilisation sur cette maladie encore mal connue du grand public. Le ministère de la Santé s'est comme chaque année mobilisé à travers une "action de communication auprès du grand public" au travers d'un film invitant à découvrir le quotidien d'un enfant autiste.
Cette journée est également l'occasion de rappeler qu'un troisième plan autisme est en cour depuis 2013 et doit durer jusqu'en 2017. Doté d'un budget de 205,5 millions d'euros, il doit notamment permettre d'améliorer le diagnostic de l'autisme, la formation des professionnels du milieu médico-social, où encore le taux de scolarisation des enfants atteints par la maladie.
Mais cette mise en avant annuelle de la maladie est loin de satisfaire les associations qui ne cessent de dénoncer un énorme retard de la France en la matière. Il faut dire que le pays est parti de loin puisque l'autisme n'est reconnu comme handicap que depuis 1996. Longtemps il a été considéré comme une psychose. Les parents -en particulier les mères- ont été accusées d'en être à l'origine et les enfants traités à grand renfort de médicaments.
Si depuis les choses ont heureusement évolué, "l'état des lieux est dramatique", juge dans Paris Match Olivia Cattan, présidente de SOS Autisme. "Il y a un vrai problème d'inégalité sociale face au handicap. Les familles aisées accèdent à des spécialistes privés, à des psychologues comportementaux extrêmement chers qui travaillent en libéral", explique-t-elle.
Mais la question des moyens est loin d'être la seule à être critiquée par les associations. La création de 700 places supplémentaires d'enseignement en maternelle sur quatre ans que prévoit le plan autisme ne convainc pas vraiment. Sachant qu'un enfant sur 100 né autiste cela concerne 8.000 enfants chaque année en France, à des degrés différents.
De même, les associations reprochent au gouvernement de ne pas suivre les recommandations de la Haute autorité de la santé datant de 2012 et qui préconisent de privilégier les méthodes comportementales (ou A.B.A) à la psychiatrie. Une méthode pourtant largement privilégiée dans plusieurs autres pays (Etats-Unis, Canada, Israël, Royaume-Uni), où le traitement de l'autisme est jugé meilleur.
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