Dépression : des scientifiques mettent en lumière les causes génétiques de la maladie
La communauté scientifique le pressentait, une étude le met maintenant en évidence: la dépression a clairement une dominante génétique. En effet, si 20% des personnes connaîtront des épisodes dépressifs au cours de leur vie, encouragés en général par la survenue de difficultés personnelles, c’est l’arrivée de tels troubles sans motifs apparents qui mettait les scientifique sur la piste de causes génétiques.
Les chercheurs du Massachusetts General Hospital aux Etats-Unis ont décidé, afin de voire si l'hypothèse est justifiée ou non, d’analyser l’ADN de près de 300.000 Européens, échantillons issus de la société de biotechnologie 23andMe qui propose d’obtenir des informations sur son patrimoine génétique.
Ils les ont ensuite fait une comparaison avec l’ADN de 75.600 personnes diagnostiquées ou traitées pour une dépression, ainsi que 230.000 personnes qui n’ont eu, elles, aucun antécédent de dépression.
Le résultat de cette première analyse? La mise en évidence deux régions génomique menant à une piste sérieuse. L’une d’elles contient un gène encore peu connu, et exprimé dans le cerveau, tandis que l’autre présente un gène impliqué dans le développement de l’épilepsie et la déficience intellectuelle.
Après ce premier test, les scientifiques ont à nouveau comparé la séquences d’ADN de près de 20.000 personnes, dont la moitié souffrait de dépression à celles de 150.000 clients de 23andMe. Parmi ces derniers, environ 46.000 étaient dépressives. Les résultats de cette seconde comparaison mettent au jour 15 régions génomiques contenant 15 variations génétiques associées à la dépression. Un grand nombre de ces sites est situé près de gènes impliqués dans le développement cérébral.
Conclusion, les deux tests mettent en lumière pas moins de 17 variants génétiques impliqués dans la survenue de la dépression. Une avancée considérable, notamment dans le domaine de l’approche psychiatrique pour faire évoluer la vision de cette maladie. Elle reste en effet peu considérée dans sa dimension "physique", ce qui empêche parfois une prise de conscience efficace de la gravité possible des troubles dépressifs.
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