"Die-in" à Saint-Ouen contre le futur grand hôpital nord parisien
Une centaine de personnes - soignants, militants, riverains - se sont allongées sur le bitume samedi à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) pour s'opposer au futur hôpital "Grand Paris-Nord", "projet socialement et écologiquement aberrant" qui aboutirait selon ses opposants à la suppression de plus de 300 lits.
D'une capacité de 900 lits, le futur campus hospitalo-universitaire Grand Paris-Nord remplacera à l'horizon 2028 les actuels hôpitaux Bichat à Paris et Beaujon à Clichy (Hauts-de-Seine).
Porté par l'AP-HP (Assistance publique-Hôpitaux de Paris) et l'Université de Paris pour un coût estimé à 1,3 milliard d'euros, il sera implanté sur le site de l'ancienne usine PSA sur 7,19 hectares.
C'est face à ce site que les opposants se sont réunis samedi en fin de matinée, avant de s'allonger dans la rue pour un "die-in" destiné à matérialiser les lits d'hôpitaux qui seront supprimés selon eux dans le cadre de ce projet, par ailleurs récemment épinglé par l'Autorité environnementale.
"D'un point de vue social, aménagement urbain et écologique, c'est aberrant", "ça fait partie des grands projets inutiles et nuisibles dont on ne veut plus", a dénoncé le député LFI Eric Coquerel.
Olivier Milleron, cardiologue à l'hôpital Beaujon et membre du collectif inter-hôpitaux, a de son côté estimé qu'un un tel projet, "dans une zone déjà déficitaire en soins", "aboutirait à mettre en danger la population", rappelant que "déjà aujourd'hui un malade sur deux qui arrive aux urgences à Beaujon est transféré" vers un autre hôpital faute de lits disponibles.
La Seine-Saint-Denis, département le plus pauvre de métropole et structurellement sous-doté en services publics, a enregistré la plus forte surmortalité liée au Covid-19 lors de la première vague du printemps 2020.
Dans un avis consulté mi-mai par l'AFP, l'Autorité environnementale invitait l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) à revoir son projet de grand hôpital, pointant notamment des problèmes d'accessibilité et de nuisances sonores.
L'étude d'impact "est muette sur les émissions de gaz à effet de serre liées au projet, en phase construction et en phase opérationnelle", soulignait également l'Autorité.
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