En Bretagne, Emmanuel Macron à nouveau interpellé sur les soignants suspendus
Le président de la République, interpellé sur les soignants non-vaccinés et suspendus, a répondu à une jeune femme, à Spézet, en Bretagne mardi dernier.
La vidéo d'une infirmière suspendue, en larmes, avait déjà marqué les esprits il y a trois semaines. "Nous n'allons pas enlever l'obligation vaccinale", avait répondu le chef de l'État, lorsqu'elle lui demandait s'il comptait réintégrer les soignants non-vaccinés. Tandis qu'elle le suppliait de pouvoir reprendre son travail, il recommandait immédiatement de ne pas la filmer "par courtoisie", ajoutant, "parce que moi, je viens vous voir gentiment".
Une soignante en larmes interpelle Macron:
— Philippe Murer (@PhilippeMurer) March 16, 2022
« On n’a plus de travail, aidez-nous. Pourquoi obliger les soignants à se faire vacciner. Monsieur vous savez très bien que ça ne fonctionne pas. Comment on vit ? ». pic.twitter.com/H5X2QfJvi8
Alors même que des soignants vaccinés positifs au Covid peuvent encore exercer, Emmanuel Macron répond, sourire aux lèvres, que le vaccin est "efficace". Il complète : "tant qu’on est en pic, tant qu’il y a des cas qui remontent, on ne va pas alléger cette règle",
"Il faut se mettre à la place des soignants qui ont fait l’effort", souligne le chef de l'État.
Dans cette même dynamique, il insiste sur la responsabilité des établissements de santé, aux premières loges avec le virus. La jeune femme s'inquiète de l'illogisme sanitaire et de la misère sociale que ces suspensions engendrent. "Vous faites quand même soigner des gens vulnérables par des gens covidés", lui lance-t-elle.
Face à l'épidémie, le gouvernement insiste sur l'acte citoyen plutôt que la cohérence sanitaire : "Nous avons des droits et des devoirs dans cette société", déclare Emmanuel Macron. Répondant à côté des objections de la femme qui l'interpelle, il réitère : « il n'appartient qu’à ces gens-là de se faire vacciner ».
Le président invoque le cas chinois :"Regardez les pays qui n’ont pas utilisé ce vaccin, ils reconfinent", appuie-t-il. Rappelons que la Chine a pourtant vacciné plus de 70 % de ses habitants. Mais Emmanuel Macron fait sans doute référence au vaccin ARNm.
"Ce n'est pas un choix que je peux faire immédiatement, même pour vous faire plaisir"
Il termine sur le fait que le choix de réintégration des soignants "repose sur le Conseil scientifique".
Une tirade que la sénatrice de Haute-Savoie Sylviane Noël a vertement critiquée :
2 minutes de mensonges, d'arrogance et de mépris. Insupportable #StopMacron https://t.co/T1VLgs6NL3
— Sylviane NOËL, Sénatrice de la Haute-Savoie (@noel_sylviane) April 6, 2022
Voir aussi : Sylviane Noël : "une société de flicage aux antipodes des valeurs de mon pays"
L'illustration que l'obligation vaccinale des soignants, les suspensions qui sont le corollaire, et l'opposition à leur réintégration, sont des positions politiques et dogmatiques, qui n'ont de fondement ni logique, ni sanitaire, ni scientifique.
Voir aussi
"Il y a eu une cassure" : comment vivent les soignants suspendus, quatre mois après ?
Les candidats et personnalités publiques qui défendent la réintégration des soignants suspendus
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.