La cigarette électronique : plus ou moins cancérigène que la vraie ?
La nouvelle va sans doute faire l'effet d'une bombe pour les deux millions de vapoteurs en France. Selon une étude remise au ministère de la Santé japonais jeudi 27, les vapeurs de cigarettes électroniques contiendraient des substances cancérigènes. Et ce n'est pas tout. Les quantités seraient même parfois bien supérieures à la fumée de tabac.
Parmi les substances incriminées: l'acroléine, le glyoxal (ou éthanedial), le méthylglyoxal, l'acétaldéhyde (ou éthanal) et le formol (une substance favorisant les cancers). Les chercheurs japonais ont trouvé un niveau de formaldéhyde (formol) qui a atteint jusqu'à plus de 10 fois celui contenu dans une cigarette traditionnelle.
Dans un communiqué paru le même jour, la FIVAPE (Fédération interprofessionnelle de la vape) estime que cette information est fausse et "ne correspond pas aux données publiées dans l'étude citée". Ce dernier résultat concernerait seulement un échantillon et ne figurerait pas dans l'étude mais aurait été répété oralement par l'un des chercheurs.
Cette étude dirigée par Naoki Kunugita est donc à prendre avec des pincettes. Le document rendu public jeudi 27 serait brut, sans conclusions définitives. Selon les données communiquées, les taux ne sont pas constants et varient énormément selon les échantillons et les marques. La façon de "vapoter" est aussi un paramètre à prendre en compte. Selon que l'on tire plus ou moins fort sur la cigarette électronique, la donne n'est pas la même.
Fausse alerte
Contacté par un site de recherche sur la cigarette électronique, le professeur Kunugita, qui a mené cette étude, rappelle que, dans ses résultats globaux, il a observé au contraire non pas 10 fois plus mais 6 fois moins de formol dans une cigarette électronique que dans une cigarette traditionnelle.
De son côté, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a recommandé, en août, d'interdire la vente des cigarettes électroniques aux mineurs et leur usage dans les lieux publics fermés, estimant que celles-ci présentaient un "grave danger" pour l'adolescent et le fœtus.
Pour autant, la cigarette électronique ne fait pas toujours l'objet de polémiques. Selon une étude, publiée la semaine dernière par une équipe de chercheurs de l’université de KU Leuven, en Belgique, la cigarette électronique diminuerait significativement l’envie de fumer.
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