L'agression "antivax" était totalement inventée : itinéraire d'une "fake news"
La croisade médiatique contre les « antivax » se poursuit, quitte à sauter sur le moindre fait divers... Même totalement inventé. Le jeudi 7 janvier, un collaborateur d'un centre de vaccination dans le Grand-Est racontait avoir été « violemment agressé » à la fin de son service. Ni une ni deux, la presse a bondi sur l'affaire, mêlant la prétendue agression au « regain de mobilisation des antivax ». Hier, le collaborateur en question avouait avoir tout inventé.
Un épisode qui n'est pas sans rappeler celui du ministre Gérald Darmanin et sa manifestation nazie...
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Une attaque « clairement ciblée, et avec préméditation »...
Le récit était bien ficelé. Le collaborateur sortait de son centre de vaccination à 20 h, se retrouvait face à trois hommes qui, après s'être assurés qu'il travaillait ici, l'ont agressé physiquement. « Blessé "au ventre, à l’arcade sourcilière, à la cuisse et à la main", il s’est vu prescrire trois jours d’incapacité totale de travail (ITT) », pouvait-on lire sur Le Parisien. RTL ajoutait même que « ses agresseurs lui ont planté une seringue au niveau de l'abdomen ». De vrais sauvages !
Bien sûr, une enquête a aussitôt été ouverte pour « violences en réunion avec arme et avec préméditation », et Catherine Sorita-Minard, la procureure de la République de Colmar, n'est pas restée indifférente à l'affaire. Selon elle, l'attaque était « clairement ciblée ». De son côté, Jean Rottner, président de la région Grand-Est, y voyait un lien clair avec un « regain de mobilisation des antivax » et martelait que « ces agressions sont inadmissibles, il faut absolument les condamner. »
Sans surprise, les trois agresseurs imaginaires n'ont pas été retrouvés.
...transformée en « fausse agression »
Hier, Catherine Sorita-Minard indiquait, selon ses propres aveux, que l'agressé ne l'avait jamais été. « Face à un certain nombre de contradictions entre les constatations faites et les déclarations du plaignant, ce dernier a été réentendu ce (mercredi) matin et a indiqué avoir menti : il n’a pas été agressé mais s’est auto infligé les blessures qui ont été constatées par les médecins », écrivait-elle dans un communiqué, selon un nouvel article du Parisien. Coups de poings sur la cuisse, entailles avec un cutter personnel, et blessures avec la seringue... il a tout fait lui-même.
Aussi a-t-il été placé en garde à vue pour « dénonciation mensongère d'un délit imaginaire », se retrouvant ainsi passible de six mois de prison et d'une amende de 7 500 euros. Il se serait infligé cela, car dans un profond « mal-être ». Bien vite, la garde à vue a été levée par la procureure, qui a préféré demander « une expertise psychiatrique » et « une enquête de personnalité, afin de pouvoir donner à cette affaire les suites pénales adaptées ».
Cette fois-ci, Olivier Véran ne pourra pas dire que ce sont les « antivax » qui nagent en plein délire...
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