Le chocolat n'aurait pas d'effet sur le moral

Une étude américaine vient tordre le cou à la théorie selon laquelle certains aliments, le chocolat en premier lieu, auraient des vertus réconfortantes.

Une déception, une rupture amoureuse, un coup de blues, la solution miracle est célèbre: des vêtements confortables, un bon film et surtout des friandises, du chocolat de préférence. Notre vieille amie la malbouffe a selon la croyance populaire des effets réconfortant. On attribue notamment au chocolat la capacité de stimuler la sécrétion de dopamine, la substance du plaisir. Une conviction que vient mettre à mal une étude américaine publiée dans le journal spécialisé Health Psychologie.

Selon les travaux des chercheurs de l'Université du Minnesota, cette sensation de réconfort serait purement psychologique.  Et si le sujet de leur étude est surprenant, la méthode utilisée l'est tout autant. Car pour vérifier l'impact de la "confort food" (nourriture de confort) sur les cobayes, il fallait d'abord les plonger dans un état (légèrement) dépressif. Tous avaient préalablement défini les aliments qu'ils estimaient réconfortants. Le chocolat arrivant en tête devant la glace et les cookies.

L'équipe scientifique a donc fait visionner aux sujets de l'expérience des films considérés comme anxiogènes. Parmi eux Armageddon de Michael Bay (1998), Le choix de Sophie d'Alan J. Pakula (avec Meryl Streep, 1983) ou encore Démineur de Kathryn Bigelow (2010). Une fois bien angoissés, certains cobayes ont reçu du chocolat, d'autres des aliments qu'ils appréciaient mais auquel ils n'attribuaient aucune vertu réconfortante et un troisième groupe n'a rien reçu du tout.

Pourtant, tous ont déclaré, peu de temps après, que leur sentiment de malaise s'était dissipé. Une réaction logique pour les auteurs de l'étude pour qui les émotions négatives finissent toujours par disparaître. Attribuer des qualités réconfortantes aux sucreries ne serait donc qu'un moyen de ne pas culpabiliser. Mais si le chocolat ne nous rend pas subitement insensible au malheur, personne n'a jamais dit qu'il ne procurait pas de plaisir.