Le don du sang toujours interdit aux homosexuels
Entre lutte contre la transmission du Sida et sentiment de discrimination, le Comité consultatif national d'éthique (CCNE) a tranché ce mardi. Il n'autorise toujours pas les hommes homosexuels à donner leur sang.
L'organisme a considéré que "si on levait cette contre-indication aujourd’hui, sans mener les campagnes d’informations préalables et sans compléter les enquêtes déjà à notre disposition, il y aurait un possible risque pour le receveur".
Actuellement il existe plusieurs cas dans lesquels une personne peut se voir refuser son don de sang. Les personnes n'ayant eu que des relations hétérosexuelles peuvent se voir exclues, notamment si elles ont eu des rapports à risque (non-protégés ou partenaires multiples) dans les mois précédents. Mais cette interdiction est temporaire en fonction de la date du dernier comportement à risque.
Les hommes homosexuels sont, avec les personnes s'étant droguées par injection veineuse, les seuls à subir une interdiction permanente de donner leur sang. Et ce dès lors qu'ils déclarent avoir eu "au cours de leur existence, un ou des rapport(s) sexuel(s) avec un homme ou plusieurs homme(s)".
Une règle que dénoncent les défenseurs des droits des homosexuels. La Fédération des associations LGBT demande ainsi "un droit au don du sang pour tous". D'autres organisations en revanche craignent que la lutte contre la discrimination ne porte préjudice à la santé des receveurs de sang. Ainsi l'association de lutte contre le Sida Aides considère que "le don du sang ne devrait pas être utilisé pour démontrer l’égalité des droits".
Les hommes homosexuels représentent de loin la population ou la contamination par le VIH est la plus grande, 65 fois plus importante que chez les hétérosexuels. Le CCNE se défend donc de toute discrimination, rappelant que "le risque de transmission du VIH est dû à une absence de connaissance" et non à une orientation sexuelle. Il ajoute: "dans l’attente, nous considérons qu’il ne faut rien changer".
La ministre de la Santé Marisol Touraine avait quant à elle déclaré fin 2012: "Je ne peux lever l’interdiction que si on me donne une garantie absolue que cela n’apportera pas davantage de risques pour ceux qui seront transfusés".
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