Le virus zika freine les réservations des Français pour les Antilles
L'Epidémie de virus zika commence à se faire ressentir chez les professionnels du tourisme à destination des zones à risque. "Les réservations de vols vers la Martinique et la Guadeloupe depuis la métropole accusent une baisse de 23% entre le 15 janvier et le 22 février, en comparaison avec la même période l'an dernier", a indiqué jeudi 25 à l'AFP la société spécialisée ForwardKeys, rappelant que les vols métropolitains représentent 84% du trafic total vers ces îles.
ForwardKeys, qui analyse chaque jour plus de 14 millions de transactions dans le monde, a pris comme date de référence le 15 janvier, lorsque les Etats-Unis ont appelé les femmes enceintes à éviter de se rendre en Guyane, en Martinique et dans une dizaine de pays touchés par l'épidémie.
La Martinique compte actuellement quelque 6.000 cas de zika "cliniquement évocateurs", contre 790 cas en Guyane et 221 en Guadeloupe. Le virus est soupçonné d'être responsable de malformations congénitales chez les nourrissons.
Le 28 janvier, la ministre de la Santé Marisol Touraine avait "fortement" recommandé aux femmes enceintes de différer d'éventuels voyages aux Antilles ou en Guyane "parce qu'il y a un enjeu de santé publique", des propos qui avaient suscité la colère des élus ultramarins.
"Cette déclaration a jeté un froid sur le marché et mis un frein sur la destination Antilles: il y a eu un creux mais c'est reparti maintenant, les clients sont revenus à la raison", a indiqué René-Marc Chikli, président du syndicat des tour-opérateurs français (Seto).
De son côté, le Syndicat des agents de voyage (Snav) a fait état pour janvier d'une baisse de 22% des réservations pour les Antilles, "probablement en lien avec la présence du virus zika". Cependant, les départs effectifs vers ces îles en janvier n'ont pas été affectés et sont même en hausse de 11%.
Une baisse des réservations pour les vols vers Pointe-à-Pitre et Fort-de-France a été également constatée par le site Go Voyages (groupe Odigeo): "si elle n’était que de 5% en janvier 2016 par rapport à janvier 2015, elle s'accélère fortement en février avec en moyenne sur les deux destinations une chute supérieure à 10% par rapport à l’année passée", indique-t-on.
Look Voyages indique pour sa part accuser "en moyenne un retard de 50%" sur les réservations pour les Antilles, une destination vers laquelle il transporte normalement entre 600 et 1.000 personnes chaque mois.
Au-delà des réservations de voyages, un autre indicateur s'affiche également en baisse chez certains acteurs: la recherche d'informations sur la Guadeloupe et la Martinique, en chute de 25% en janvier sur Abritel.fr, portail spécialisé dans la location entre particuliers.
"Toutefois cela n'a pas d'impact direct sur les départs pour les vacances d'hiver puisque nous avons constaté une hausse des réservations de 23% pour la Guadeloupe et de 9% pour la Martinique par rapport à l'an dernier, et sans vague d'annulations", tient à souligner Vincent Wermus, directeur général d'Abritel.
Il indique que les réservations pour les Antilles "se font bien en amont et que le mois de janvier compte traditionnellement pour les réservations de dernières minute", une tendance qui lui fait penser que "la haute saison semble être sauvée".
L'"impact" s'est limité à "deux semaines", entre fin janvier et début février, chez Nouvelles Frontières et Passion des Iles indique leur maison-mère TUI France, qui fait état d'une situation revenue à la normale.
Le Club Med -qui compte un village en Martinique et un autre en Guadeloupe ne rapporte pour sa part qu'une dizaine de demandes de report concernant majoritairement des femmes enceintes. Même situation dans le groupe Karavel (Promovacances, Partir pas cher, etc.) qui recense "une trentaine de demandes émanant principalement de femmes enceintes et de familles avec enfants en bas âge".
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