Les produits chimiques plastiques pourraient contribuer à l'obésité
L'être humain ingère en moyenne 52 000 microparticules de plastique à son insu chaque année. Ces microplastiques proviendraient de la dégradation naturelle des produits du quotidien fabriqués à base de plastique, mais aussi des aliments issus d’animaux exposés aux plastiques, notamment les poissons. De plus en plus de recherches analysent l’impact que ces microparticules peuvent avoir sur la santé. Alors que pendant longtemps, les experts ont cru que la plupart des produits chimiques plastiques restaient dans les matériaux, on a récemment découvert que le plastique, pouvait non seulement se retrouver dans nos selles, mais aussi qu’il perturbe le métabolisme du corps humain, avec des conséquences comme les maladies inflammatoires de l’intestin (MII). Et ça n’est pas tout, car de nouvelles recherches montrent maintenant que ces plastiques peuvent avoir un impact sur la prise de poids.
Les plastiques, perturbateurs de notre métabolisme
Des plastiques, mais aussi des retardateurs de flamme présents dans des canapés ou pyjamas, l'électronique, les emballages alimentaires, les pesticides ainsi que les cosmétiques ont déjà été associés à une perte de fertilité, notamment en dégradant la qualité du sperme chez les hommes. Grâce à une nouvelle étude, menée par l’Université norvégienne des Sciences et de la Technologie, en partenariat avec l’Université de Goethe de Francfort, on découvre que les produits en plastique libèrent un grand nombre de produits chimiques, leur permettant ensuite de pénétrer dans le corps. Une série d’objets du quotidien (pots de yaourt, bouteilles d’eau, éponges de cuisine,etc.) produits à base de produits chimiques, influencent le développement de cellules qui ont pour mission de stocker les lipides, faisant de ces microplastiques un facteur de surpoids et d’obésité.
Comment les plastiques contribuent-ils au développement des cellules graisseuses ?
Selon l'étude, jusqu'à un tiers des produits en plastique analysés contribuent au développement des cellules graisseuses lors d'expériences en laboratoire. Les substances contenues dans ces produits ont reprogrammé les cellules précurseurs pour qu'elles deviennent des cellules graisseuses qui prolifèrent davantage et accumulent davantage de graisse. Alors que certains produits en plastique contenaient des substances connues pour perturber le métabolisme, d'autres n'en contenaient pas mais induisaient néanmoins le développement de cellules graisseuses. Cela signifie que les plastiques contenant des produits chimiques actuellement non identifiés comme perturbateurs, provoquent quand même davantage de stockage de graisses. Johannes Völker, auteur principal de l'étude, explique que des objets en plastique peuvent donc contenir des substances chimiques que l’on n’avait pas encore identifiées comme un problème, mais qui peuvent pourtant bel et bien entraîner une prise de poids.
Une raison pour repenser la place du plastique dans nos vies
Environ deux milliards de personnes dans le monde sont en surpoids, et le problème s'aggrave. Pour lutter contre l'obésité, s’attaquer aux produits chimiques plastiques pourrait bien être un facteur crucial, qui n’a pas encore été pris en compte. Ces produits chimiques comprennent les phtalates et les bisphénols, mais la nouvelle étude montre qu'il existe de nombreuses autres substances qui déclenchent ces effets problématiques. Martin Wagner, co-auteur de l'étude, appelle dans un tweet à réfléchir à repenser aux matériaux du quotidien : “Il est temps de rendre les plastiques chimiquement plus sûrs et plus simples — bons pour la santé publique et l'économie circulaire” déclare le chercheur.
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