Maladie de Crohn : une nouvelle piste porteuse d'espoir
Deux études récemment publiées présentent la transplantation fécale comme une piste sérieuse pour soigner la maladie de Crohn. Un espoir pour les 120 000 Français concernés par cette inflammation chronique du système digestif.
Caractérisée par des crises de douleurs abdominales et de diarrhées qui peuvent durer plusieurs mois, la maladie de Crohn est une maladie inflammatoire chronique du système digestif. En France, environ 120 000 personnes seraient concernées par cette maladie, avance le site de l’Afa, association dédiée au soutien et à l’accompagnement des personnes malades de Crohn et de rectocolite hémorragique (RCH).
Deux études récemment publiées, l’une dans le journal Microbiome, l'autre dans la revue Gastroenterology pourraient donner de l’espoir à ces malades. Toutes deux ont été réalisées par des équipes françaises dirigées par Harry Sokol, professeur de gastro-entérologie à l'hôpital Saint-Antoine à Paris, chercheur à l'Institut national de la science et de la recherche médicale (Inserm) et à l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (INRAE). Elles évoquent la transplantation fécale comme une piste de traitement sérieuse pour les malades.
Qu’est-ce que la transplantation fécale ?
Egalement appelée greffe fécale, la transplantation de microbiote fécal (TMF) consiste à administrer la flore intestinale d’un sujet sain à un patient malade, dans le but d’exercer des effets thérapeutiques.
« Depuis un certain nombre d'années, on sait que dans les MICI (Maladies inflammatoires chroniques de l’intestin ndlr.), le microbiote est anormal comparé à un sujet sain. C'est-à-dire qu'on constate une augmentation ou une diminution de certaines bactéries et une altération de certaines fonctions ou sécrétions microbiennes chez les sujets malades. Et pendant longtemps, les connaissances n'ont pas évolué. On ne savait pas si ces observations étaient des conséquences de la maladie, des causes, ou bien les deux », explique le professeur Harry Sokol interrogé par Futura Sciences.
« Et puis finalement, on s'est rendu compte du rôle causal du microbiote chez les modèles animaux en modifiant le microbiote et en constatant les effets sur l'inflammation intestinale. De même, le microbiote d'une personne souffrant de maladie inflammatoire de l'intestin, lorsqu'il est transplanté chez la souris, favorise l'inflammation », poursuit Harry Sokol dans cette interview.
Encourageants, les travaux du professeur Sokol nécessitent d’être poursuivis et des essais plus larges sont actuellement en cours pour apporter des réponses plus précises sur l'efficacité de la greffe fécale. Ces avancées pourraient cependant avoir une incidence réelle sur la qualité de vie des malades de Crohn.
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