Maladie de Lyme : une grève de la faim pour "le droit de guérir" (VIDEO)
C’est un cri de détresse que prononce Matthias Lacoste, 33 ans, et père de deux jeunes enfants: "J'ai bien réfléchi. À partir du 18 juin, je ne m'alimenterai plus et je suspendrai l'intégralité de mes traitements. Je suis déterminé". L’homme veut en effet mettre en lumière son combat: affirmer son droit de guérir d’une pathologie qui lui rend l’existence insupportable, la maladie de Lyme.
Cette maladie transmise par la morsure d’une tique infectée peut se soigner à un stade précoce. Mais tardivement prise en charge, les symptômes les plus handicapants se succèdent: fièvre, fatigue extrême, faiblesse musculaire, douleurs et gonflements articulaires, paralysies faciales, troubles de la mémoire, troubles du sommeil, problèmes psychiatriques ou complications cardiaques. Des manifestations douloureuses et dont le caractère hétéroclite empêche souvent de poser rapidement un diagnostic. D’autant que les médecins français sont mal préparés face à cette maladie peu banale en apparence. Ce qui accroît donc le risque d’une prise en charge trop tardive et inefficace.
Matthias Lacoste ne se souvient d’ailleurs pas du jour de son infection. Depuis 2003 cependant, alors qu’il travaille comme chef pâtissier dans de prestigieuses enseignes parisiennes, il se plaint de douleurs articulaires tenaces. Les médecins, soupçonnant dans un premier temps une sclérose en plaques, lui feront subir de nombreux examens sans parvenir à mettre un nom sur son mal. Sa carrière est brisée. Il faudra plus de dix ans pour qu’un médecin, en 2014, pose enfin le bon diagnostic.
Mais la guérison n’en est pas pour autant possible. Infecté depuis longtemps, il faudrait que Matthias Lacoste multiplie les prises d’antibiotiques sur de longues durées, une pratique qui ne rentre pas dans les recommandations de la Sécurité sociale, qui décourage les médecins qui envisagent ce type de thérapies. L’homme a d’ailleurs appris que la MSA, son actuelle caisse de sécurité sociale, va arrêter de lui verser ses indemnités journalières pour maladie. En effet, seule les "poussées" de la maladie de Lyme sont reconnues (et remboursées) par la Sécurité sociale qui ne reconnaît pas le caractère chronique de la maladie.
"C'est pour cela que je m'engage dans cette grève de la faim, je n'ai plus de solution… C'est à la ministre Marisol Touraine que je m'adresse. Je n'y mettrai fin que lorsqu'elle se sera décidée à faire des propositions pour faire avancer la cause des malades!" affirme-t-il.
(Voir ci-dessous la vidéo postée par Matthias Lacoste)
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