Nanoparticules : l'additif E171 (ou dioxyde de titane) franchit le placenta et pourrait présenter un risque pour le fœtus
Suspecté d'être cancérigène, le dioxyde de titane ou E171 est interdit dans les produits alimentaires depuis le 1er janvier mais reste autorisé pour les produits cosmétiques et les médicaments. Cela changera-t-il alors qu'une étude française vient de démontrer que cette substance utilisée à des fins marketing esthétiques traverse le placenta et atteint donc l'environnement du fœtus ?
La France a suspendu son utilisation pour un an, depuis janvier 2020, dans les produits alimentaires. Et ce moratoire devrait se transformer en interdiction pure et simple… Y compris, de l’avis des associations de défense de l’environnement et des consommateurs, dans les dentifrices, cosmétiques et autres médicaments dans lesquels il est encore autorisé.
Des chercheurs français ont en effet publié mercredi 7 octobre les résultats d’une étude qui montre que le dioxyde de titane qui constitue ce colorant E171 peut notamment traverser le placenta et atteindre l’environnement du fœtus pendant la grossesse. Cette substance à l’état de nanoparticules présente-t-elle des risques pour l’enfant à naître ? Des études complémentaires doivent encore être menées pour le savoir.
Utilisé pendant de longues années comme colorant et pour conférer un aspect brillant aux bonbons, chewing-gum et autres pâtisseries, le dioxyde de titane est soupçonné d’être cancérigène. Il a été retiré de nombreuses références dans lequel il était présent, mais pas toujours mentionné sur l’étiquette, comme l’avait dénoncé l’association Agir pour l’environnement en 2017.
Le E171 ou Ti02, un colorant à l'état de nanoparticules trop souvent présent dans les cosmétiques, dentifrices et médicaments
Interdit dans les produits alimentaires donc, le dioxyde de titane reste autorisé dans les produits cosmétiques et d’hygiène, sur les étiquettes desquels il est mentionné sous l’appellation E171 ou Ti02. Parmi les produits qui inquiètent particulièrement : les dentifrices, dans lesquels il est très fréquemment retrouvé. Pour justifier le maintien de l’autorisation de ce composant dans les dentifrices, le gouvernement avançait, l’année dernière, qu'il ne s'agissait pas d'un produit ingéré. Un argument non recevable pour Agir pour l’environnement qui rappelle qu’il n’est pas rare que les jeunes enfants avalent du dentifrice...
Outre les cosmétiques dont nombre d'entre nous se tartinent le visage et le corps chaque jour, le dioxyde de titane se trouve également dans des médicaments, et notamment dans le Doliprane en gélule et le Spasfon rose. S’il n’a pas été interdit dans la composition des médicaments, c’est parce que son bénéfice est jugé supérieur au risque. D’autant, avait encore expliqué le gouvernement à l’époque, que si l’on peut manger une grande quantité de sucreries contenant du E171, les doses ingérées en cas de prise de médicaments sont minimes. Et semblent donc, a priori, inoffensives. Encore un argument non recevable pour Agir pour l’environnement, dans la mesure où cet additif joue un rôle purement esthétique de colorant blanc.
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