Paris : pourquoi interdire le diesel d'ici à 2020 ?

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Pierre Plottu
Publié le 08 décembre 2014 - 15:22
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A la pompe.
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©Franck Lindeke/Flickr
Les particules fines émises par les véhicules roulant au diesel sont classées cancérogènes par l'OMS.
©Franck Lindeke/Flickr
Alors qu'Anne Hidalgo vient d'annoncer qu'elle veut "mettre fin au diesel à Paris en 2020", retour sur l'impact en termes de santé publique de ce carburant très répandu en France et dans la capitale.

Cinq ans. Anne Hidalgo se donne ce délai pour éradiquer, ou du moins diminuer significativement, le nombre de véhicules circulant au diesel à Paris. L'objectif: "taper fort" contre la pollution, ce "grave problème de santé publique", et en arriver à "la fin du diesel à Paris en 2020, et si possible au-delà du périphérique", assure la maire de la capitale.

"Tout le monde est d'accord sur le constat: on respire mal à Paris, et le parc auto est principalement au diesel", a renchéri ce matin l'adjoint en charge des transports à la mairie de Paris Christophe Najdovski (EELV), sur RMC.

Trois millions de Franciliens sont ainsi exposés à des niveaux de pollution trop élevés, selon les données d'Airparif. L'observatoire de la qualité de l'air a relevé en Ile-de-France de 32 à 130 jours, selon les axes, de dépassement du seuil fixé par l’Union européenne pour les particules fines d’un diamètre inférieur à 10 microns.

Un problème de taille quand on sait que le Centre international de recherche sur le cancer (Circ), une agence spécialisée de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), a classé les particules fines dans la catégorie des "cancérogènes certains" depuis juin 2012. Or les véhicules diesel, s'ils dégagent moins de CO2 que ceux roulant à l'essence, explosent les compteurs d'émission de particules fines.

"Nous ne sommes plus dans le principe de précaution, mais bien dans la prévention tant il est avéré que ces particules sont tout à fait nocives pour la santé. Elles sont ainsi sources de cancers du poumon et, dans une moindre mesure, de la vessie, mais aussi d'une augmentation du risque d'apparition de maladies cardio-vasculaires, d'allergies et de maladies respiratoires chroniques", détaille pour FranceSoir le docteur Dominique Bessette, responsable du pôle prévention à l'Institut national du cancer (INCa).

"Il faut donc tout faire pour en diminuer la concentration à Paris et ailleurs. Mais dans la capitale, du fait de l'intense circulation de véhicules roulant au diesel, cette mesure (celle prévue par Anne Hidalgo, NDLR) va dans le bon sens", estime la spécialiste en santé publique, qui pointe notamment du doigt les "vieux véhicules diesel", très polluants.

Dans l'agglomération parisienne, le diesel n'est toutefois pas la seule source d'émanations de particules fines. ""Les chauffages domestiques et celui des entreprises  du tertiaires y contribuent aussi largement à Paris intra-muros où l'industrie est moins présente".  Par ailleurs, les feux de cheminée sans insert ou les combustions mal faites sont très polluants en particules fines", explique Dominique Bessette.

Ce qui explique une autre mesure des pouvoirs publics: l'interdiction de faire des feux de cheminée en Ile-de-France à partir du 1er janvier 2015. C'est donc bien un plan global de lutte contre la pollution en général, et les particules fines en particulier, qui se met en place à Paris.

Reste à voir quelles mesures concrètes contre le diesel seront prises, car le plan évoqué par Anne Hidalgo doit encore être discuté au Conseil de Paris, le 9 février prochain.

 

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