Rénovation du dépistage du cancer du sein : lettre ouverte à Marisol Touraine
Une semaine après que Marisol Touraine a annoncé la rénovation du dépistage du cancer du sein, l’association UFC-Que Choisir, le groupe Princeps, le Collectif Cancer Rose et la revue Prescrire ont écrit une lettre ouverte à la ministre de la Santé pour lui soumettre des propositions. En préambule de leur courrier, ils disent accueillir "favorablement" la refonte du programme de dépistage, ce dernier faisant "l'objet d'une controverse scientifique et non d'un consensus, que ce soit sur la réalité ou l'importance des bénéfices attendus, liés aux sur-diagnostics et sur-traitements initialement sous-estimés". Aussi, après avoir dénoncé "le déséquilibre de la communication à destination des femmes en âge de participer au programme, qui relève davantage de l'injonction que de l'information, spécialement de la campagne Octobre Rose et de ses déclinaisons", ils insistent sur "deux points qui doivent constituer le fondement de cette politique" : le droit des femmes à un "choix libre et éclairé" à participer ou non au dépistage organisé, et "la prise en compte de l’absence de consensus scientifique". Ceci étant dit, ils estiment que l'information disponible "doit être rendue plus objective en présentant aussi bien les avantages que les inconvénients du dépistage".
Enfin, le médecin traitant doit guider sa patiente dans le nouveau dépistage, avancent-ils. Aussi, la formation des praticiens doit-elle être améliorée afin qu'ils puissent donner "une information non biaisée à leurs patientes". Et, pour que les femmes aient toute confiance en leur médecin, il est "indispensable que soit retiré des critères de la rémunération sur objectifs de santé publics des médecins généralistes le niveau de participation de leur patientèle au dépistage du cancer du sein", assurent-ils.
Marisol Touraine a demandé une remise à plat du dépistage du cancer du sein après avoir lu le rapport de la concertation citoyenne et scientifique lancée en octobre dernier par des experts indépendants sollicités par l'Institut national du cancer (INCa). Mais cette remise en cause passe finalement mal auprès de l'INCa et de la Haute autorité de santé (HAS).
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