Un lien biologique existerait entre consommation de viande rouge et cancer
En 2015, le Centre international de recherche sur le cancer, a classé la viande rouge "cancérogène probable". Le risque de développer des cancers, notamment un cancer colorectal, lié à notre consommation de viande rouge, a été prouvé. Cependant, la cause restait en suspens. Plus maintenant. Une étude, publiée le 17 juin dernier dans la revue d’oncologie Cancer Discovery, a apporté sa pierre à l’édifice permettant de nous éclairer sur le lien entre consommation de viande rouge et cancer.
L’étude a pu identifier les caractéristiques spécifiques des dommages causés sur l’ADN d’un régime très élevé de viande rouge. Pour cela, les chercheurs ont séquencé l’ADN de 900 patients touchés par un cancer colorectal : cet échantillon a été sélectionné parmi les 280 000 patients qui participent à des études depuis plusieurs années, avec notamment des questions sur leur mode de vie. « C’est la première fois qu’on a une base de données de cette envergure, ce qui a permis de combiner étude de l’ADN et du régime alimentaire », affirme Carino Gurjao, chercheur français à l’Institut du cancer Dana-Farber et premier auteur de l’article. Ce dernier s’est dit « surpris de trouver dans ces cellules une signature alkylante, qui est la signature génétique attendue des composés nitrosés ». Or, ces composés nitrosés sont, entre autres, dus aux additifs nitrités dans les viandes transformées.
Ce type de mutation de l’ADN est appelée alkylation. Elle ne débouche pas systématiquement sur le développement d’un cancer, mais elle est fortement liée à la consommation de viande rouge avant le déclenchement de la maladie. « Une fois cette signature alkylante identifiée, nous avons aussi cherché à prédire les gènes qu’elle affecte. Nous avons observé que cette signature a une forte probabilité de muter le gène KRAS, qui est un oncogène puissant », rapporte Carino Gurjao.
Cette mutation n’apparait pas pour les consommateurs de viande blanche ou de poisson.
Le but n’est pas d’arrêter complétement la consommation de viande rouge mais de la diminuer : « je recommande la modération, et un régime alimentaire équilibré », explique Marios Giannakis.
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