Vaccin contre la grippe : les pharmaciens craignent d’être débordés
Alors que la campagne de vaccination contre la grippe saisonnière commence ce mardi, l’ombre d’une pénurie de vaccins plane et certains pharmaciens se disent inquiets de devoir refuser l’injection à certains clients.
Ce mardi 13 octobre marque le point de départ de la campagne de vaccination contre la grippe saisonnière. Pas moins de 15,5 millions de doses ont été commandées pour l’hiver 2020-2021 contre 11 millions à l’automne dernier. « Pour la première fois, en plus des commandes des officines, nous avons procédé à des sécurisations de commandes d’État et nous avons 30% de doses de vaccins en plus que les années précédentes », annonçait le ministre de la Santé, Olivier Véran, au Sénat, le 24 septembre. L’objectif ? Minimiser le nombre de malades de la grippe pour soulager les hôpitaux, déjà très mobilisés en pleine seconde vague de Covid-19.
Privilégier les populations à risque pour éviter la pénurie
Malgré un nombre important de vaccins commandés, la Direction générale de la santé (DGS) a demandé aux pharmacies de privilégier, au moins jusqu'au 30 novembre, la vente du vaccin aux populations à risque, lesquelles ont déjà reçu un bon de prise en charge du vaccin de la part de la Sécurité sociale. Olivier Véran a d’ailleurs répété cette recommandation lors de sa conférence de presse du 8 octobre : les pharmacies sont donc invitées à privilégier les plus de 65 ans, les personnes atteintes de certaines maladies, dont l’asthme, le diabète et l’obésité majeure, les femmes enceintes… 316 060 professionnels de santé exerçant en libéral sont également concernés.
Les pharmaciens sur les dents
Interrogée par Franceinfo, une pharmacienne du XVe arrondissement de Paris dit répondre déjà à beaucoup de questions concernant le vaccin contre la grippe, venant de clients habituellement peu concernés : « Ils se demandent si c'est judicieux de le faire et à quel moment. Ce sont des gens en bonne santé et avec un âge où ils pourraient ne pas se faire vacciner. Il y a aussi beaucoup de questions par rapport aux enfants », témoigne-t-elle.
Une autre pharmacienne dit appréhender de devoir faire le tri entre ses clients et d’avoir à refuser le vaccin à certains : « Ce sera difficile de dire non. En plus, on a une clientèle qui nous connaît et qui, régulièrement, achète son vaccin ici », avoue-t-elle. cette professionnelle craint en outre d’être débordée par un afflux de patients prioritaires, désireux de se faire vacciner en pharmacie dès les premiers jours de campagne : « On est deux pharmaciennes à vacciner. S'il y en a une qui est occupée à la vaccination, ça ne fait plus qu'une seule personne au comptoir. »
Chaque année, entre 2 et 6 millions de personnes sont contaminées par la grippe en France.
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