Vaccins : le professeur Didier Raoult reconnaît enfin l’efficacité des médias à déformer ses propos
POLÉMIQUE - Non, il n’a pas changé d’avis. Car cela n’est une question ni d’avis, ni d’opinion. Mais une question de science et d’observation. Dans une énième déformation de ses propos commise par la sphère médiatique mainstream (24/05), le professeur Raoult n’a ni annoncé “que le vaccin est efficace après avoir assuré qu'il ne servait à rien” (La Dépêche), ou “après l’avoir longtemps nié”.
Mea maxima culpa... ou pas
Non, il n’a jamais refusé “jusqu’alors de reconnaître tout effet positif au vaccin contre le Covid-19” (le JDD). Non, il n’a pas affirmé que “les gens qui sont vaccinés meurent moins que ceux qui ne le sont pas” (Sud Ouest). Non, il n’a pas “contredit notamment ses propos de 2021, où il expliquait qu’il n’y avait pas ‘moins de morts’ parmi les vaccinés” (Le Figaro). Non, il n’a pas fait de “mea culpa inattendu” (sic, CNews) !
La palme revient à la Voix du Nord qui pense expliciter le “déni sur la mortalité” (re-sic) du professeur marseillais : “C’est la première fois que Didier Raoult le dit aussi clairement et sans parler de tranches d’âge ou de public particulier.” Car c’est exactement sur ce point que les propos du professeur marseillais, ancien président de l’IHU-Méditerranée ont été dénaturés, déformés, raccourcis, coupés.
Et bien, non, une fois de plus. La clef demeure justement liée à la question des tranches d’âges du public concerné par la vaccination anti-Covid-19. Au sein d’un entretien Débriefing accordé à France-Soir, le professeur Raoult rappelle ses positions, qui n’évoluent qu’en fonction de l’état de la science et de l’observation clinique, non à la convenance de son opinion.
Omicron moins grave et moins sensible au vaccin
D'ailleurs, il n’a “pas de honte à changer d’opinion” si cela est nécessaire : “Moi depuis le début de ce vaccin, ça ne me paraît pas déraisonnable de vacciner ceux qui meurent le plus, ceux qui ont plus de 85 ans”. “Ceux-là, je prends le risque de les vacciner, je comprends qu’il y a un bénéfice à les vacciner”, dit-il. Il n’y a aucune velléité à “généraliser” quoi que cela soit, ce serait un contresens scientifique.
Cette protection, qui apparaît pour les plus âgés que l’on peut considérer à partir de 75 ans, se maintient “dans les délais dans lesquels la vaccination fonctionne, c’est-à-dire 6 mois environ”. En revanche, “jusqu’à l’année 2021” seulement car, “après, Omicron est moins grave et moins sensible au vaccin.”
En revanche, chez les plus jeunes, c’est une tout autre histoire. Tout d’abord, le professeur Raoult cite une étude suédoise qui concerne les 15-45 ans et la vaccination anti-Covid. Au sein de cette tranche d’âge, le risque de mourir de la Covid est de 1/100000. “Démontrer l’efficacité du vaccin est impossible, on ne peut pas le faire”, avec de tels chiffres, cela est une évidence statistique.
Par ailleurs, les effets secondaires sont aussi une autre raison à ne pas vacciner les sujets jeunes, qui risquent “des thromboses”. Le professeur Raoult déclare attendre une étude danoise sur la population entière pour essayer d’expliciter un pic de mortalité chez les jeunes fin 2022 (voir Debriefing du jour, 26/05).
Ni pro-vax, ni anti-vax
En somme, non, le professeur Raoult n’a pas subitement renoncé à son droit d’être intelligent : “Je ne suis ni pro-vax, ni anti-vax, je suis un scientifique, cela n’a rien à voir avec un militant”, tonne-t-il. “Le vaccin a-t-il une indication ?” Il le peut. Mais pas de façon homogène au sein de l’entière population.
Le professeur a enfin salué l’exercice des métiers de presse au temps de la doxa du Covid : “Les journalistes ne travaillent pas, ne lisent pas, n’écoutent pas”. Tout cet effet d’annonce, reprit jusqu’à des chroniques censées être humoristiques, par exemple sur la radio RTL “est un mensonge éhonté”. Didier Raoult avertit à propos de l’état de la société médiatique : “Je ne sais pas comment finira cette histoire de raconter des mensonges.”
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