Le génome des pieuvres contiendrait beaucoup plus de gènes que le nôtre
Vous pensiez ne jamais avoir vu d’extraterrestres? Détrompez-vous, vous en avez probablement déjà croisé en passant devant un aquarium. En effet, selon des chercheurs de l’Université de Chicago, premiers scientifiques de l’histoire à avoir réussi à réaliser le séquençage ADN d’une pieuvre, le génome de cette dernière s’apparente… à un alien.
Car, comme le montre ces travaux parus cette semaine dans la très sérieuse revue scientifique Nature, la complexité du matériel génétique de ces bêtes tentaculaires, déjà réputées comme extrêmement évoluées, est frappante: leur génome contient près de 33.000 gènes codeurs, contre 25.000 pour l’homo sapiens.
Ainsi, "la pieuvre apparaît totalement différente de tous les autres animaux, même des autres mollusques, avec ses huit bras préhenseurs, son grand cerveau et sa capacité à résoudre des problèmes", explique Clifton Ragsdale, neurobiologiste américain à l’origine du séquençage ADN.
Le génome de la pieuvre a montré certains groupes de gênes en quantités exceptionnelles, liés à sa capacité à changer de couleur où de goûter grâce à ses ventouse. En effet, ces animaux "peuvent se camoufler en changeant la couleur et la texture de leur peau en un clin d’œil. Ils ont huit tentacules préhensiles qu'ils peuvent utiliser pour manipuler et même goûter des objets", détaille Caroline Albertin qui a participé à l’étude.
Mais c’est surtout au niveau des cellules nerveuses que les céphalopodes sont très avancés. Il est déjà connu que les pieuvres possèderaient suffisamment de puissance cérébrale pour survivre en dépit de graves blessures: si un membre est amputé, il peut se régénérer de lui-même. Aussi, les scientifiques de l’Université de Chicago espèrent réussir à identifier très bientôt les gênes à l’origine de cette capacité hors norme.
Désormais,"nous pouvons explorer les mécanismes moléculaires de développement uniques de la pieuvre et ses comportements complexes pour obtenir une meilleure compréhension de l’évolution de cet animal" apparu il y a 270 millions d’années, explique Yan Wang, neurobiologiste à l’Université de Chicago.
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