Le monde du surf prend la vague de l'IA
DÉPÊCHE — De la reconnaissance faciale aux casiers connectés, en passant par les planches biosourcées conçues sur imprimante 3D, le numérique déferle sur le monde de la glisse. Voici trois start-up qui cherchent à faire évoluer le surf.
1. "My Sessions"
Bertrand Delaveau a eu l'idée de "My Sessions" au Maroc, en observant un photographe proposer ses clichés aux amateurs d'un surf camp. "Je me suis dit que ce serait plus simple de vendre directement ses photos sur Internet, en évitant de courir après des surfeurs inconnus sur la plage, et ainsi d'élargir sa clientèle potentielle", explique à l'AFP cet ingénieur surfeur, longtemps expatrié dans l'industrie des hydrocarbures au Nigeria, en Irak ou au Qatar.
Grâce à l'intelligence artificielle (IA), "My Sessions" connecte directement et gratuitement les surfeurs avec des photographes qui les ont mitraillés depuis la plage. Si les clichés trouvent preneur, la société "My Sessions" perçoit une commission sur la transaction.
C'est aussi "une source de revenus complémentaire pour des photographes, qui peuvent gagner 100 à 200 euros par 'shoot' assez facilement", affirme le fondateur de la start-up.
Lancée initialement à Paris, la société se développe depuis trois ans à Capbreton (Landes) et vient de s'associer à des spécialistes reconnus de l'IA. "Nous devons améliorer le site pour attirer plus de photographes, car la demande est très forte du côté des surfeurs", souligne-t-il.
2. Sea Locker
Mi-juillet, "Sea Locker" a lancé sa toute première station de location de planches de surf en libre-service dans une auberge de jeunesse d'Hossegor (Landes).
"L'idée était de résoudre les problèmes de transport pour les touristes et de permettre à des locaux de tester des nouveaux matériels", explique le fondateur Nicolas Farolfi, lauréat de l'appel à projets innovation 2022 d'Eurosima, l'association européenne des industriels des sports de glisse.
Sur 3,6 mètres de haut et 1,6 m en largeur et profondeur, des casiers permettent de récupérer sa planche 24h/24 après l'avoir réservée en ligne grâce à une application. Au moment de la ramener après sa session de surf via un QR code intégré, l'utilisateur doit la prendre en photo sous plusieurs angles, afin que l'IA vérifie son état.
Basé à Hossegor, "Sea Locker" a noué un partenariat avec le géant du secteur Rip Curl, qui l'équipe en planches pour cette première.
3. Wyve Surf
Depuis leur atelier d'Anglet (Pyrénées-Atlantiques), Léo Bouffier et Sylvain Fleuri ont fondé "Wyve Surf". Le produit ? Des planches translucides, imprimées en 3D, à partir de plastique biosourcé issu de sucre de canne, d'amidon de maïs ou de betterave.
"Grâce à notre algorithme, nous pouvons générer des planches adaptées à chaque typologie de surfeur, en modifiant la structure, la flexibilité, le maillage selon le poids et les capacités de chacun", assure Léo Bouffier.
"Notre idée est de produire localement, à proximité des communautés de surfeurs, face aux délocalisations en Asie", poursuit-il, projetant une implantation en Californie en 2025.
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