Nantes : une plante mangeuse de frelons découverte
Serait-ce la solution au problème de l'invasion du frelon asiatique en France? Un botaniste du Jardin des plantes de Nantes a découvert qu'une espèce de plante carnivore est un piège très efficace contre l'insecte d'Extrême-Orient, fossoyeur des abeilles hexagonales et cauchemar des apiculteurs. Reste à savoir si une exploitation à grande échelle est envisageable.
C'est à l'automne dernier que le jardinier botaniste Christian Besson s'aperçoit que les sarracénies dont il s'occupe, attirent les frelons asiatiques. Mieux, ces plantes carnivores semblent particulièrement bien digérer l'insecte… Eureka aurait-il pu s'exclamer, voilà peut-être une solution au problème que pose depuis des années ce fossoyeur des abeilles françaises qui se joue des pièges et autres parasites déployés pour lutter contre lui.
Il décide donc d'étudier le cas plus avant, avec le renfort d'un entomologiste du Muséum d'Histoire naturelle, les "urnes" de la plante, c'est-à-dire ses excroissances chargées de rabattre le gibier. Et la, surprise: le frelon asiatique semble irrésistiblement attiré par le nectar et les phéromones des sarracénies. Une fois sur le bord des urnes, l'insecte plonge ainsi dans ses tubes, ce qui lui est fatal. Car il arrive vite sur le toboggan extrêmement de la plante et finit par tomber au fond de son tube digestif où, piégé, il est lentement digéré par les sucs digestifs.
Mieux, lors de l'examen des urnes, le botaniste et l'entomologiste découvrent que chacune d'elles contient en moyenne trois frelons asiatiques et trois mouches, mais jamais aucune guêpe, aucune abeille, aucun frelon européen.
Pour autant, les seules sarracénies semblent avoir les bras un peu trop petits pour éradiquer seules le frelon asiatique. En effet, une plante peut espérer capturer et digérer une cinquantaine d'individus environ, quand un seul nid de l'insecte compte plusieurs milliers de spécimens… Pour autant, la découverte pourrait s'avérer très utile puisque sa formule magique pour attirer le frelon pourrait ainsi être utilisée dans des pièges bien plus élaboré. C'est en tout cas l'hypothèse sur laquelle travaillent les scientifiques.
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