Pokémon Go : le jeu a transformé le Bataclan en "arène de combat"
Ignorance de l’algorithme ou faute de goût des concepteurs? Sans doute un peu des deux… C’est le journal Le Figaro qui relève l’information: le Bataclan, la salle de spectacle meurtrie par les attentats du 13 novembre 2015, apparaît dans le jeu sur mobile Pokemon Go, sous forme d’une "arène de combat" où les joueurs peuvent se faire affronter leurs créatures collectées.
L’explication théorique est certes indépendante du drame qui est survenu lors de l’attaque: la carte et le système global qui servent à générer les items du jeu Pokémon Go sont basés sur un ancien jeu, plus confidentiel, développé par Niantic, le producteur du hit mondial sur mobile. Cet ancien jeu, Ingress, qui reposait également sur le principe de réalité augmentée, est sorti en novembre 2012, soit trois ans avant les attaques.
Ce n’est pas la première fois que le jeu se retrouve face à cette superpositions entre des lieux dramatiques et du contenu de son application. En France, l’ossuaire de Douaumont avait déjà exprimé son mécontentement de se voir référencer dans le jeu. Idem pour le camp de concentration d’Auschwitz, en Pologne, qui est référencé dans le jeu comme étant un "Pokéstop", à savoir un lieu où un joueur peut obtenir quelques objets bonus l’aidant dans son évolution. Même hors d’Europe, le jeu commet des "gaffes" assez embarassantes: au Cambodge, le site du musée du génocide Tuol Seng est un lieu propice pour attrapper des Pokémons. Au Japon, pays d’origine des pokémon (mais pas de Niantic qui est une société américaine), le mémorial d’Hiroshima a aussi exigé du développeur qu’il "fasse le ménage" en arrêtant de générer des créatures à attrapper dans ses murs.
La salle de spectacle est toujours en travaux et devrait rouvrir ses portes le 16 novembre, soit un an et trois jours après les événements, et recevra sur scène l’anglais Peter Doherty.
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