Vos assistants vocaux peuvent (eux aussi !) vous trahir
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France-Soir
Publié le 08 janvier 2020 - 12:43
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Photo par Sebastian Scholz (Nuki) - Unsplash
Déconnectez les appareils lorsque vous ne vous en servez pas
Photo par Sebastian Scholz (Nuki) - Unsplash
Les enceintes à commandes vocales de type Google Home et Amazon Echo rencontrent un succès foudroyant. Mais connectés au web, ils peuvent aussi faire sortir de la maison des données qui auraient dû y rester. Prenons nos précautions!
Pour vous simplifier la vie, les assistants vocaux de type Google Home et Amazon Echo pour les plus connus ont recours à l’intelligence artificielle: ils apprennent de vos différentes requêtes pour vous proposer des réponses toujours plus personnalisées. Pour ce faire, ils récoltent des données, et peut-être pas uniquement lorsqu'on les sollicite.
Des conversations enregistrées
Les géants du numériques affirment que leurs appareils enregistrent et stockent exclusivement, sous une forme cryptées, les conversations que nous tenons avec eux, c’est à dire lorsque les mots clés «Siri», «Ok Google» ou «Alexa» sont prononcés. Mais des utilisateurs ont déjà eu quelques mauvaises surprises…
Aux Etats-Unis, dans l’Oregon, Alexa a enregistré à son insu la conversation d’un couple avant de l’envoyer à un de leur contact. Est-il utile de préciser que dans ce foyer l’assistant a été définitivement débranché? En Allemagne, un utilisateur avait reçu 1700 fichiers audio d’un tiers qu’il ne connaissait pas mais qui a pu être facilement identifié grâce aux données fournies.
Ces exemples sont spectaculaires, néanmoins rares si l’on considère le nombre d’appareils en fonction aujourd’hui. Les enceintes à commande vocale avaient ainsi déjà séduit plus de 5 millions de Français au début de l’année 2019, selon une étude CSA/Hadopi. Aux Etats-Unis 30% des foyers étaient équipés à la même époque. A ces chiffres s’ajoutent les assistants vocaux installés par défaut sur les smartphones, qui portent le nombre d’utilisateurs à 15 millions en France.
Des précautions à prendre
La CNIL, Commission nationale informatique et libertés, rappelle que ces assistants vocaux ont directement accès à votre vie privée et que ce que vous dites reste enregistré (et parfois écouté) dans le Cloud. Y compris à votre insu puisqu’ils sont susceptibles de capter une conversation dès lors qu’ils croient détecter leur mot-clé.
Par conséquent, quelques précautions s’imposent. La première d’entre elles consiste à désactiver le micro lorsque vous n’utilisez pas l’assistant (ou lorsque vous avez des invités), soit via un bouton on/off, soit en débranchant l’appareil. Même s’il n’y a pas d’écran pour gérer le tableau de bord, il est également conseillé de supprimer régulièrement l’historique de vos requêtes. Pensez également à paramétrer l’outil en fonction de vos besoins réels et à vérifier qu’il filtre bien les informations destinées aux enfants si vos bambins font régulièrement appel à Alexa, Siri ou autre.
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