La RATP truque-t-elle les contrôles techniques de ses bus ?

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France-Soir
Publié le 22 août 2024 - 16:55
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Un bus de la RATP près de la tour eiffel
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© KENZO TRIBOUILLARD / AFP/Archives
© KENZO TRIBOUILLARD / AFP/Archives

Une nouvelle enquête met en cause la gestion des contrôles techniques qu’effectue la RATP pour ses bus : la société obligerait ses chauffeurs à cacher les problèmes. Tandis que tout un chacun se soustrait à la sévérité croissante de ces vérifications à faire tous les deux ans, tout le monde ne semble pas contraint de rester sur les rails.

L’enquête du Parisien relaie les accusations de plusieurs chauffeurs à l’encontre de leur direction. Celle-ci réclamerait en effet à ce qu’ils effacent « tous les voyants signalant un souci technique » avant le départ du véhicule pour son contrôle technique. Un acte évidemment répréhensible qui les oblige. Pour ce faire, ils s’équipent d’une valise électronique permettant de camoufler les signaux renvoyés par le véhicule.

En réponse, la RATP réfute ce jeudi 22 août ces accusations par le biais de son porte-parole. Celui-ci affirme, lors d’une conférence de presse, qu’il « n'est pas possible de cacher un défaut sur un bus lors d'un contrôle technique ». Pourtant, des chauffeurs se sont associés pour accuser le transporteur public francilien des actes de camouflage utilisés pour contrevenir à la régularité des contrôles techniques opérés.

Le porte-parole Jimmy Brun tape du poing sur la table, affirmant qu’il s’agit là d’ « allégations graves et inacceptables à l’encontre de la RATP et de ses pratiques de sécurité pour les bus ». Graves, oui. Selon eux, ces valises de diagnostic ne sont utilisés que « dans un seul cas », à savoir lors de la sur-sollicitation des systèmes de contrôle antipollution lorsque les bus sont contraints à rouler lentement en ville.

Ainsi, cette valise n’interviendrait que pour un simple contrôle, qui permettrait bien souvent de constater qu’il n’y a en réalité « aucune indication de défaut », provoquant de fait l’extinction du voyant. Valérie Pécresse, quant à elle, commente sur X que « si les “dérives frauduleuses” sont avérées, elles sont totalement inacceptables ». Alors, « la RATP doit y mettre fin sans délai et sanctionner les auteurs ».

En raison du flux tendu dont la RATP dispose sur ses bus, la moindre immobilisation viendrait handicaper le service public au quotidien, en plus de représenter un acte couteux pour l’organisme public. Afin de faire toute la lumière sur la situation, la régie des transports parisiens (RATP) a, selon l’AFP, diligenté une mission auprès du délégué général à la sécurité des transports afin de rendre de premières conclusions à la Présidente du Conseil régional d'Île-de-France ce week-end. Ne reste plus qu’à voir ce qu'on pourra tirer de ces documents. Pendant ce temps, la guerre est déclarée entre les conducteurs à l’origine de l’ébruitement du scandale et la société de transport.

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