Le train de nuit reprend du service en France

Cinq ans après avoir failli totalement disparaître, les trains de nuit sont à nouveau remis sur les rails. Une dizaine de lignes devraient rouvrir d’ici à 2030, pour le plus grand bonheur des voyageurs.

Dix lignes nationales d'ici à 2030

On ne s’y attendait pas. Pourtant, avec ses cabines et ses couchettes au charme suranné, le train de nuit a à nouveau le vent en poupe. Lui qui était voué à disparaître en 2015, car jugé trop coûteux pour le contribuable, s’est de nouveau imposé comme une alternative écolo, pratique et peu chère au trajet en voiture.

Après l’inauguration par Jean Castex de la ligne Paris-Nice en mai 2021, c’est celle reliant la capitale à Briançon qui vient de rouvrir. Dimanche 12 décembre, le ministre des Transports Jean-Baptiste Djebbari l’a inaugurée lors d’une cérémonie à la gare d'Austerlitz, en même temps que la ligne Paris-Tarbes-Lourdes, arrêtée il y a cinq ans pour cause de manque de rentabilité.

Le ministre des Transports en a profité pour annoncer la réouverture d’une dizaine de liaisons nocturnes d'ici à 2030. La prochaine sera celle reliant Paris à Aurillac, mais des lignes « Paris-Bayonne-Saint-Sébastien ; Paris-Toulouse-Montpellier – Marseille ; Paris-Perpignan-Cerbère (– Barcelone) ; Metz/Genève – Nice/Barcelone/Bordeaux et Bordeaux – Nice » sont aussi dans les tuyaux, précise le ministre des Transports.

Des trains qui relient les grandes capitales européennes

La SNCF n’est pas la seule compagnie ferroviaire à proposer des lignes nocturnes en France. Ce mardi matin, les chemins de fer autrichiens ÖBB feront partir de gare de l'Est le premier Paris-Vienne. Présente dans de nombreux pays d’Europe, elle a passé un accord avec la SNCF, la Deutsche Bahn allemande et les Chemins de fer fédéraux (CFF) suisses pour étendre son réseau et relier les grandes capitales européennes entre elles. Un projet vivement soutenu par le gouvernement. « Mon ambition, c’est que des trains de nuit relient Paris aux capitales européennes : Madrid, Rome, Copenhague, peut-être même Stockholm – en plus de Vienne (dès le 13 décembre) et Berlin (à partir de 2023). Nous avons également un projet de ligne qui relierait Strasbourg et Luxembourg à Barcelone, en passant par Metz, Nancy, Montpellier et Perpignan. Pour créer de nouveaux trains de nuit européens, je travaille au lancement début 2022 d’un appel à manifestation d’intérêt », a déclaré Jean-Baptiste Djebbari, cité par Le Parisien.

Le défi du financement

Reste désormais une problématique : celle de la rénovation des lignes l’achat de nouvelles rames, plus confortables. Car les attentes des voyageurs ont changé. Pour les fidéliser et ainsi pérenniser les liaisons, la SNCF a prévu d’investir avec le soutien de l’État. « Il faudrait construire environ 300 voitures, une trentaine de locomotives et deux ateliers, énumère Jean-Baptiste Djebbari. Cela représente au moins 800 millions d’euros d’investissements. Pour les financer, la meilleure option est que l’État fasse appel à une ou plusieurs sociétés de location, qui assureront la commande et la gestion des matériels roulants, comme cela se fait par exemple en Angleterre ou en Allemagne. Les procédures pourraient être lancées début 2022, pour de nouvelles lignes de nuit à partir de 2026. »

Voir aussi : Le Paris-Vienne renaît, sans voyageurs pour la première nuit