Les importations de gaz russe vers l'Espagne augmentent malgré les restrictions de l'UE
ÉNERGIE - En dépit des positions de l'Union Européenne (UE) en matière d'approvisionnement énergétique, l'Espagne achète deux fois plus de gaz à la Russie qu’avant l'invasion de l'Ukraine.
Les importations de gaz naturel de la Russie vers l'Espagne ont augmenté de 151 % en février par rapport au même mois en 2022. C'est ce que révèlent les données de la Corporation des réserves stratégiques de produits pétroliers (Cores), qui indiquent que les importations ont atteint 5465 GWhs.
Avec 17,2% des importations totales par mois, la Russie est le troisième fournisseur de gaz naturel de l'Espagne, derrière les États-Unis et l’Algérie.
Les appels de l'UE à réduire la dépendance énergétique de la péninsule hispanique vis-à-vis de la Russie, et à ne “plus utiliser le gaz de Poutine”, n'ont pas été d'une grande utilité : Bruxelles a opposé son veto à l'achat de charbon et de pétrole russes, mais autorise toujours les importations de gaz.
Spécificité industrielle
L’Espagne continue par conséquent d’acheter du gaz russe pour son prix avantageux. Il n'est pas destiné majoritairement à la consommation intérieure. Malgré les chiffres élevés, il est important de souligner qu'une grande partie de ce gaz naturel importé est revendu à d’autres pays, au gré d’accords commerciaux. Tout cela s'explique du fait de l'importante infrastructure de regazéification en Espagne, notamment spécialisée dans la transformation du GNL.
Selon la chaîne de télévision Antena 3, le ministère de la transition aurait demandé il y a quelques jours aux principaux opérateurs espagnols de réduire leurs achats de gaz russe. Toutefois, la situation n'est pas favorable car, dans certains cas, des contrats signés jusqu'en 2041 ne peuvent pas être rompus.
Au sein de l'UE, l'Espagne peut ainsi favoriser son industrie spécialisée et profite par ailleurs d'un mécanisme temporaire afin de plafonner les prix du gaz utilisé pour produire de l'électricité, à l'instar du Portugal.
Le 21 octobre 2022, une "feuille de route" avait été entendue entre les dirigeants européens afin d’envisager la mise en place de systèmes comparables dans d'autres États, dont la France, afin d’endiguer la flambée des prix de l’énergie, sans réel succès jusqu'à aujourd'hui.
Un programme d’achats groupés à l’échelle européenne devait être lancé auprès de pays producteurs tels que les États-Unis ou la Norvège.
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