Suicides chez les forces de l'ordre : "la dureté des tâches" ne "peut être éludée", estime Collomb
Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a estimé mardi que "la dureté des tâches" ne pouvait "être éludée" dans l'explication des suicides de forces de l'ordre, après que huit d'entre eux ont mis fin à leurs jours en une semaine.
"Il est toujours difficile d'expliquer de tels gestes dont les raisons sont multiples, dont les causes sont complexes", a estimé Gérard Collomb, interrogé sur le sujet par la députée Séverine Gibson (LREM) à l'Assemblée nationale.
"Et si ce sont souvent des raisons intimes de maladie, des raisons personnelles qui expliquent le passage à l'acte, il est incontestable que la dureté des tâches de nos policiers et de nos gendarmes ne peut être éludée", a-t-il ajouté.
"Eux qui doivent maintenir l'ordre public, eux qui sont amenés à lutter contre le terrorisme, eux qui traquent les criminels, les délinquants, qui sont confrontés en permanence à la part la plus sombre de notre société: oui, cela peut amener à une tension et à un stress extrêmes", a-t-il dit.
Alarmés par cette brutale hausse du nombre de suicides, des syndicats policiers ont ces derniers jours réclamé au ministère de l'Intérieur de nouvelles mesures pour l'enrayer, notamment l'amélioration des conditions de travail et des repos.
Le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé lundi que M. Collomb allait recevoir "l'ensemble des organisations représentatives de forces de l'ordre" pour "faire le point sur les procédures qui existent" et "déceler ceux qui, dans une situation de fragilité particulière, pourraient (...) décrocher, voire passer à l'acte".
Il faisait référence aux 23 mesures (recrutement de psychologues, redynamisation des cellules de veille, nouveaux cycles de travail...) adoptées en janvier 2015 par le ministre de l'Intérieur de l'époque Bernard Cazeneuve après un pic de suicides enregistrés parmi les forces de l'ordre en 2014.
Depuis le début 2017, quelque 46 policiers et 16 gendarmes ont mis fin à leurs jours.
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.