Gameloft : le conseil d'administration juge que l'OPA de Vivendi "est contraire" à son intérêt
Le conseil d'administration a dénoncé notamment "l'absence de rationnel industriel de ce projet de rapprochement", "l'insuffisance des termes financiers de l'offre" et "les modalités de la montée au capital de Gameloft par Vivendi depuis le 22 septembre 2015, qui ont trompé et lésé les actionnaires minoritaires ayant cédé leurs titres à Vivendi".
"Depuis la vente il y a plus d'un an de son activité jeux, Vivendi, dont le chiffre d'affaires est en très grande majorité généré par la télévision payante avec Canal+ et par la musique avec Universal Music, n'a plus aucune activité susceptible d'apporter des synergies à Gameloft", souligne le communiqué.
Le groupe français de médias s'est en effet totalement désengagé de l'éditeur américain de jeux vidéos Activision Blizzard depuis l'été 2013, touchant au passage un peu plus de dix milliards de dollars. Vivendi mène aussi une offensive depuis plusieurs mois sur un autre éditeur de jeux vidéos, Ubisoft, dont le PDG Yves Guillmot est le frère de Michel, qui a fondé Gameloft.
"En entreprise indépendante, Gameloft dispose de tous les atouts mis en place depuis sa création pour continuer la mise en oeuvre de son plan industriel qui vise à tirer profit de la croissance de l'industrie des jeux sur mobile et en particulier de la très forte croissance du marché de la publicité programmatique sur mobile", assure le communiqué.
L'éditeur de jeux déplore également "la déstabilisation des équipes de Gameloft résultant de cette offre hostile et en particulier de ses créatifs et leur management très attachés au caractère indépendant de la société".
Vivendi a déposé un projet d'OPA sur Gameloft au prix de 6 euros par action, ce qui valorise la société à quelque 512 millions d'euros. Le groupe dirigé par Vincent Bolloré détenait en date du 18 février 30,01% du capital et 26,72% des droits de vote de Gameloft, selon l'AMF. Le conseil d'administration de Gameloft "se réunira ultérieurement pour faire part de son avis motivé sur les termes de ce projet d'offre publique", précise le communiqué.
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