Grippe aviaire : les producteurs restent confiants

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 05 décembre 2016 - 18:46
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Un foyer massif de la grippe aviaire a été repéré dans le Tarn la semaine prochaine.
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Les nouveaux cas de grippe aviaire détectés n'inquiètent pour l'instant pas la profession. Un foyer a notamment été découvert dans le Tarn et s'est répandu dans les départements voisins.

"La grippe aviaire? Et alors?": au marché au gras de Samatan (Gers), le plus grand de France, la nouvelle épizootie ne freine pas les ardeurs des centaines d'acheteurs de canards et foies gras, pour le plus grand plaisir des éleveurs.

Devant les Halles de Samatan, ils sont déjà des centaines à se presser contre les portes verrouillées, cabas en main. A 10H30 précises, le sifflet retentit. On se précipite, on se bouscule, pour arriver le premier à l'étal qui aura le meilleur foie gras.

"Y'en aura pas pour tout le monde", lance un client en tentant de se frayer un chemin parmi la foule compacte. "C'est la ruée vers le gras", plaisante un éleveur.

La semaine dernière pourtant, un foyer de grippe aviaire a été détecté dans le Tarn, avant de se répandre dans le Lot-et-Garonne, les Hautes-Pyrénées et le Gers, où des canards avaient été importés. Le virus, "hautement pathogène", a réveillé le spectre de la précédente épizootie qui avait provoqué l'arrêt total de l'élevage au printemps dernier.

Mais dans les Halles de Samatan, "les gens savent que la grippe aviaire ne représente aucun danger pour l'homme", explique Morgane Bost, une agente de l'Office du tourisme qui a installé une petite antenne dans le "plus grand marché au gras de France".

Chaque lundi, s'écoulent ici jusqu'à dix tonnes de "carcasses", des canards évidés de leur foie, et 800 à 900 kg de foies gras.

"Il n'y a pas de psychose", confirme Christiane Bouret, venue avec son mari faire "les courses de Noël". "Faut bien manger quelque chose!" lance la sexagénaire entre les étals de canards gras alignés sur les tables en formica, leur long cou encore sanguinolent pendant dans le vide.

"L'an dernier, lors de la dernière crise (de la grippe aviaire), les gens se sont affolés", se souvient Patrice Caubet, gaveur-conserveur d'Aignan (Gers). "Mais on les a rassurés", explique-t-il derrière ses plateaux de foies gras au lobe rosé, tout frais du matin.

"On a suivi des formations à la bio-sécurité, on a mis en place des mesures de précaution. Et aux clients, on leur a expliqué", explique l'éleveur, qui vient au marché de Samatan depuis 33 ans.

La dernière épizootie avait en effet "créé une certaine peur" parmi les clients, "mais les éleveurs ont bien réagi et mis en place des mesures de biosécurité qui devraient en principe constituer une barrière contre le nouveau virus", croit Didier Villate, vétérinaire-inspecteur chargé du contrôle sanitaire du marché. "Donc la confiance est revenue en octobre-novembre."

"Non, il n'y a pas de psychose", confirme Jean-Jacques Gouzenne, éleveur. "On sait que la maladie est inoffensive pour l'homme. Ce n'est pas la peste noire."

"Il y en a toujours eues, des maladies", ajoute Joseph Criado. Venu des Bouches-du-Rhône, le client de 79 ans ne changera pas son habitude de venir tous les ans à Samatan acheter ses canards frais. "Ça a toujours existé."

André Bacca, contrôleur du marché, assure n'avoir pas vu de baisse de clients ni de variation de prix. "On reste à environ 3-4 euros le kilo pour les carcasses et à partir de 35 les foies. Ça va monter vers les 40, mais c'est toujours comme ça avant les fêtes."

Une demi-heure à peine après l'ouverture du marché, dix tonnes de carcasses et 850 kg de foie se sont envolés, selon le contrôleur: "Du monde pour acheter, il y en a".

 

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