Retraites : des prévisions favorables... basées sur des scénarios très optimistes
Dans son rapport annuel provisoire sur l'évolution et les perspectives des retraites en France, le Conseil d'orientation des retraites (COR) prévoit que le système de retraite restera en déficit à l'horizon 2020, mais que son besoin de financement se réduira à 0,2 % du PIB soit 4 milliards d'euros. En 2015, il s'élevait encore à 0,3 % du PIB, et grimpait jusqu’à 0,7 point de PIB en 2008.
Dans les scénarios de long terme proposé par le COR, l’équilibre pourrait même revenir dès 2030… si du moins la croissance reste sur une tendance de 1,5% par an. Une perspective plutôt optimiste en considérant que 1,5% est justement la prévision gouvernementale pour 2016, considérée comme une année très favorable avec une conjonction macroéconomique (prix du pétrole, faiblesse de l'euro, taux d'intérêt au plus bas...). Il faut donc espérer quatorze années consécutives sur cette tendance pour voir enfin la situation s'inverser.
Car le COR est formel, c’est bien la croissance, plus que le niveau de chômage (et donc le nombre de cotisants aux régimes de retraite) qui impacte positivement, et avec la plus grande intensité, l’équilibre des caisses d’assurance vieillesse. Ainsi à l'horizon 2060, les caisses de retraite peuvent être à l’équilibre, même avec un chômage de 10%, si la croissance affiche une moyenne de 2%. Ce scénario serait même plus favorable qu’un taux de chômage de 4,5%, mais avec une croissance annuelle de1,5%.
"Le niveau de pension des retraites en France n’est pas indexé sur la croissance, mais il l’est sur l’inflation. Donc si vous avez une croissance de 2% de la masse salariale par exemple, vous avez une hausse de 2% des cotisations rentrant dans les caisses, sans avoir nécessairement de l’inflation, donc sans hausse de la somme à verser au titre des pensions" explique à France Soir Vincent Touzé, économiste senior au département des études de l'OFCE. Qui rappelle que "si on a encore chaque année un déficit, il y a une dette qui s’accumule. Donc, même lorsque l’on aura retrouvé l’équilibre, il faudra encore apurer cette dette". Ce qui risque de durer bien au-delà de 2030.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.