Un campus de l'université de Lille bloqué, un amphithéâtre occupé
Le campus de Moulins de l'université de Lille restait bloqué jeudi en fin d'après-midi par des dizaines de poubelles entassées devant les entrées, tandis qu'une trentaine d'étudiants occupaient un amphithéâtre d'un autre site, ont constaté des journalistes de l'AFP.
La centaine d'étudiants qui bloquaient le campus de Moulins jeudi matin étaient partis vers 18h00, mais l'accès à l'université demeurait impossible. Une trentaine d'enseignants-chercheurs qui devaient se réunir pour évoquer la réforme de Parcoursup ont dû trouver une solution de repli à l'extérieur.
"Depuis ce matin, le campus est bloqué à la suite du vote d'une AG spontanée mardi. On a voté l'annulation des examens à venir afin de préserver l'égalité sociale des candidats du fait de la grève des cheminots" (qui peut pénaliser certains élèves les jours d'examens), a expliqué Nicolas, 21 ans, étudiant en sciences politiques et militant Jeunes insoumis.
"Rien à dire, tout à faire", "annulation des examens" ou "sélection, mange tes morts" pouvait-on lire sur des tags et banderoles à proximité de l'entrée principale de cette faculté de sciences juridiques, politiques et sociales, implantée dans ce quartier populaire de Lille.
Laëtitia, 20 ans, inscrite en droit, expliquait : "On bloque aussi car on est contre la sélection à l'université" introduite selon elle par la loi de Frédérique Vidal (enseignement supérieur) sur l'Orientation et la réussite des étudiants.
Plusieurs étudiants regrettaient, eux, ce blocage: "un petit groupe de personnes décident pour tous. On voudrait poursuivre normalement notre scolarité alors qu'on a terminé dans deux semaines", a dit Thomas (prénom d'emprunt), en master 2, qui s’apprêtait à rejoindre un bar où son cours devait être donné.
"Je respecte le droit de grève, auquel je suis très attaché, mais j'ai aussi le droit de penser à cette très grande majorité silencieuse" qui ne peut pénétrer dans l'établissement, a réagi de son côté auprès de l'AFP le président de l'université de Lille, Jean-Christophe Camart.
"L'université n'est pas un lieu de non-droit", a-t-il ajouté, estimant aussi que, parmi les manifestants figuraient aussi "probablement des non-étudiants". Il a également indiqué être en contact avec les services préfectoraux pour décider des "mesures à prendre" face à ce blocage.
Sur le campus Pont-de-Bois, un amphithéâtre était occupé depuis mercredi. Environ 30 étudiants étaient présents à 18h00. Certains ont dormi là la nuit dernière et comptaient rester la nuit de jeudi à vendredi.
"Contre la loi Vidal, la politique Macron, les flics et les fachos", pouvait-on lire sur une banderole. Sur la porte d'entrée, une liste de revendications dont l'abrogation de la loi Ore et l'annulation des examens.
Le Premier ministre Edouard Philippe a assuré jeudi que les examens dans les universités auraient "évidemment" lieu malgré les "violences" de ces derniers jours sur certains campus, qu'il a condamnées.
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