La militarisation de l'Australie prélude à un assaut contre la Chine ? Pino Cabras
Né en Sardaigne, Pino Cabras est analyste financier et vice-président de la Commission des affaires étrangères du Parlement italien : après avoir refusé d’approuver le gouvernement de Mario Draghi, il a été expulsé du mouvement "Cinq étoiles". C'est alors qu'il a fondé un nouveau groupe parlementaire, "L’Alternativa c’è".
Co-fondateur de Pandora TV, il est également auteur de plusieurs ouvrages dont Strategie per una guerra mondiale. Dall'11 settembre al delitto Bhutto et avec Giulietto Chiesa, Barack Obush - Colpi di coda di un impero in declino.
NDLR : une version écrite des réponses détaillées de Pino Cabras est disponible ci-après.
Activiste à l'intérieur de mouvements de paix, soutien de Julien Assange, en février 2021 aux côtés d’une vingtaine d’autres parlementaires, Pino Cabras considère que l’Europe, prise dans la glace de sa posture russophobe, se précipite aveuglément vers une troisième guerre mondiale. Dans ce contexte, il observe que l’État policier qui s'instaure en Australie, est le prélude à la militarisation de l’île-continent. En effet, il considère que l’Australie est en passe de devenir la nouvelle plateforme de lancement de l’OTAN avec en perspective, un conflit nucléaire avec la Chine.
En Europe occidentale, la militarisation de la société sous prétexte sanitaire est une inquiétude qui poursuit Pino Cabras depuis au moins 2009, où il en a observé les prémices avec les campagnes médiatiques autour de la grippe porcine, etc. Farouche opposant au pass sanitaire dit “Green Pass” en Italie, il exhorte les manifestants à ne pas se laisser intimider par la présence d’agents provocateurs dont la collusion avec certaines autorités est désormais reconnue : la rue est aux citoyens qui doivent l’occuper de façon non-violente et en prenant toutes dispositions pour écarter les éléments indésirables.
FranceSoir : En guise d'introduction, pourriez-vous nous dire quelques mots sur votre éducation et votre carrière politique ? Comment êtes-vous venu à être spécialiste des affaires étrangères ?
Pino Cabras : J'ai 53 ans, un diplôme en sciences politiques, une orientation internationale et une maîtrise en relations industrielles. Pendant vingt ans, j'ai travaillé vingt ans dans une banque de développement territorial en Sardaigne, m'occupant également des relations internationales. J'ai toujours participé activement aux mouvements pacifistes et écrit plusieurs livres sur la géopolitique. J'ai également dirigé le site Megachip pendant 13 ans, qui traite de sujets délaissés par les grands médias institutionnels.
La participation à des mouvements de paix m'a immédiatement mis en contact avec des personnalités et des mouvements du monde entier, qui m'ont toujours apporté un regard alternatif sur les questions internationales. Je suis intéressé par la découverte de la dignité des intérêts et des droits sur le terrain, même lorsqu'ils sont en conflit les uns avec les autres.
Après la Seconde Guerre mondiale, le monde a toujours été confronté à l'abîme d'une nouvelle guerre mondiale dans un contexte de plus en plus dangereux en raison de la puissance des armes. Faire face à ce danger conduit à la découverte de la complexité, qui n'est pas une question de bien contre mal. Il faut de la politique et de la diplomatie, et du côté de notre monde, ici en Occident, cela demande de l'autocritique. L'interventionnisme colonial de l'Occident et des pétromonarchies provoque d'énormes tragédies. Comprendre cette complexité est nécessaire même pour les problèmes politiques les plus petits et les plus nationaux.
Pourquoi et comment avez-vous quitté 5 Stelle en janvier ?
La direction du Mouvement Cinq étoiles a expulsé une vingtaine de parlementaires, dont moi-même, parce que nous avions refusé de voter pour la confiance de Mario Draghi dans le gouvernement. En 2018, le parti avait remporté les élections de manière sensationnelle avec un programme politique qui attaquait l'austérité et les règles du néolibéralisme, tout ce que Draghi a représenté depuis trente ans. Avec ce vote, le Mouvement a achevé un revirement dramatique qui avait commencé quelque temps auparavant. Une trahison des électeurs. Nous voulons toujours représenter la forte demande de changement.
Votre nouveau parti politique s'appelle L'Alternativa c'è. Avez-vous choisi ce nom par opposition à TINA (There is no Alternative) de Margaret Thatcher?
Oui, le choix est né de là. Nous étions presque incrédules de voir le nouveau petit-fils de Thatcher monter en selle et recommencer cette bataille sans fin. Peu importait que tant de gouvernements aient changé. Peu importait que les électeurs veuillent des choix économiques et politiques alternatifs. Quelqu'un est encore revenu en disant : il n'y a pas d'alternative ! Au lieu de cela, nous disons : il y a une alternative ! Et nous voulons la construire patiemment avec des personnes, des classes sociales, des organisations, des intellectuels, des communautés qui pensent ne pas être sacrifiables aux acrobaties de la finance anglo-saxonne dont est proche la classe dirigeante qui soutient Draghi.
L'Alternativa c'è a été fondé face à l’urgence notamment économique – la survie des PME et des travailleurs tout court. Votre parti collabore avec l'économiste français Fitoussi. Dans les grandes lignes, quel est votre programme de reconstruction économique ? Sortirez-vous de l'euro ?
Sortir de l'euro n'est pas une question qui se résout en se rendant chez un notaire et en signant deux papiers. Ce serait une rupture géopolitique colossale dans laquelle les variables incontrôlables seraient nombreuses pour un gouvernement appelé à prendre des décisions techniquement compliquées sans certitude sur le niveau de consensus populaire. Il faut penser à une transition vers une nouvelle situation monétaire qui ne soit pas traumatisante. Nous regardons avec intérêt Fitoussi, Brancaccio, Mosler et divers autres économistes qui proposent différents modèles de politique économique. Nous nous intéressons à ceux qui trouvent des solutions pour s'opposer à la « contrainte externe » derrière laquelle se cachent les politiques néolibérales qui appliquent le darwinisme social à l'économie et à la vie des gens.
Nous réitérons un « non » inconditionnel aux politiques d'austérités. Nous demandons la révision des contraintes de convergence économique et fiscale de l'UE qui, pendant des décennies, ont contribué à empêcher notre croissance économique (des paramètres anachroniques de Maastricht à leur développement dans les accords ultérieurs, tels que ceux du Pacte de stabilité, le pacte budgétaire et les "six pack" règlements et "deux pack" règle des 3%). La République italienne doit se réserver tous les moyens nécessaires pour affirmer sa Constitution sans ingérence pour protéger l'intérêt public et la communauté.
Vous dénoncez des "intérêts extrêmement puissants" servis par le Premier Ministre Mario Draghi, intérêts que vous dîtes disposés à sacrifier des millions de travailleurs italiens qui ne pourront plus vivre de leur travail. Ces intérêts privés préparent, selon vous, des "temps très graves" et se feront d'énormes cadeaux. Quels cadeaux ? Les services publics, les hôpitaux, les ponts, les barrages, l'eau ?
Draghi est l'expression d'une partie de la classe dirigeante italienne qui souhaite profiter d'une plus grande intégration avec le capitalisme financier anglo-saxon et avec les réalités industrielles de l'Europe centrale dominées par la chaîne de valeur allemande. Cette classe dirigeante déteste les éléments d'indépendance, de créativité et de flexibilité réelle qui caractérisent de manière particulière une partie notable de l'économie italienne : petites et moyennes entreprises, artisanat, travail indépendant, économie locale, tourisme, culture. Tout doit devenir satellite, vassal de la grande centralisation du capital, des grands conglomérats de l'économie numérique. L'énorme épargne privée des familles italiennes, accumulée sur de nombreuses générations, est également une énorme proie pour les institutions financières dans lesquelles Draghi a travaillé avec des rôles de direction.
Vous avez dit le 19 octobre que le gouvernement a besoin d'un bouc émissaire, ciblant ainsi les "No-Vax", afin de lancer un programme d'austérité sans précédent dans l'histoire moderne. Vous comparez le gouvernement Draghi à celui d'Augusto Pinochet au Chile et dîtes que ce Gouvernement déploie un agenda tout autre que "sanitaire". Pourriez-vous expliquer votre pensée ?
Bien que j'aie fait une comparaison avec la gestion de l'ordre public au Chili dans les années 70, il est clair que je ne pense pas que Draghi soit Pinochet. Cependant, je constate avec inquiétude qu'en Italie il y a une polarisation extrême sur la question de la gestion du Covid, avec des tons maccarthystes de la part du gouvernement et aussi du chef de l'État. On entend un flot de personnalités de la politique et des médias qui excommunient furieusement toute forme de dissidence. Ce que nous proposons, c'est un retour à la science, à la rationalité, au bon sens.
De temps en temps, l'Italie veut faire l'expérience de l'originalité de nouvelles mesures autoritaires, sous les applaudissements d'un système médiatique qui veut désormais que la logique militaire dirige la politique, empêchant le peuple de connaître les libertés dont jouissent les autres pays. Il finit par connaître les mêmes vieilles catastrophes.
Le green Pass est une mesure inutile au niveau sanitaire, mais sert à réguler des masses de citoyens dont les droits à la liberté diminuent. Aujourd'hui pour une urgence sanitaire nominale, demain qui sait.
En Grèce le règne de Tsipras, qui a accepté les mesures d’austérité de la Troïka, est vu par la majorité du peuple grec comme une trahison. Des centaines de milliers de jeunes Grecs ont quitté un pays, depuis vendu à la découpe. Qu’en pensez-vous ?
Il y a quelques années, la Grèce a vécu de manière tragique la création du laboratoire des « tueurs à gages » de l'économie. La troïka voulait se concevoir comme une dictature inexorable qui peut accepter un changement de gouvernement, mais n'accepte pas un changement de politique. Il peut accepter le rite du vote, les élections, les référendums, la démocratie, mais il n'accepte pas qu'on change une virgule. De nombreux partis se contentent de manœuvrer les millions d'euros, mais la manœuvre des milliards reste entre les mains d'entités plus puissantes. Je pense que toute proposition politique qui renonce à aborder cette question a déjà accepté de perdre.
En France, plusieurs mouvements exigent la sortie de l'OTAN, de l'Union européenne et/ou de l'Euro – Les Patriotes de Philippot, l'UPR de François Asselineau, La Voie du Peuple de Jean-Frédéric Poisson, etc. En Allemagne, DieBasis, en Autriche MFG-Österreich viennent d’obtenir un score électoral notable. Êtes-vous en contact avec ces partis et avec Movimento 3V en Italie ?
Les relations avec les autres forces politiques pour le moment, nous les avons eues dans la rue. Nous venons de naître, nous visons à unir les forces du poste également en vue des élections de 2023. Ce ne sera pas une tâche facile. Mais, nous ferons ce que nous pouvons avec patience.
À l’instar de la campagne d'Indro Montanelli dans Corriere della Sera contre Enrico Mattei puis contre Aldo Moro, la presse stigmatise les prétendus « No-Vax » sur un ton que vous décrivez comme « McCarthyiste ». Cependant, les tout nouveaux médias – 100 Giorni da Leoni, Byublu, Luogocomune de Mazzucco, etc. etc, ont chacun désormais une audience qui dépasse plusieurs millions de citoyens par mois. Pouvez-vous nous parler de leur rôle ?
La grande presse joue toujours un rôle important dans la gestion du « bruit de fond » des médias, qui submerge également les voix dissonantes. En plus des médias traditionnels, il y a l'action coordonnée des réseaux sociaux et des mégaentreprises qui ont leur cœur dans la Sylicon Valley et leurs portefeuilles à Wall Street. Le bruit de fond est celui d'une pensée unique qui censure de plus en plus. Cependant, je vois une réponse croissante de ce qu'on aurait appelé autrefois la contre-information, qui a ses propres médias et ses champions. Mais cela ne suffit pas. L'information n'est qu'une fine couche d'un système plus vaste, celui de la communication, dont la publicité, qui ne traite pas seulement de l'actualité, mais traite des désirs, des émotions et de l'état d'esprit de milliards d'individus dans le monde, précisément faits d'individus, de personnes. isolé dans une bulle narcissique qui ne nous fait pas comprendre la dimension collective. Il y a un long chemin à parcourir pour avoir des médias plus démocratiques. Mais cela vaut la peine de travailler.
Depuis le 18 octobre, depuis les bases d'Aviano et de Ghedi, le ciel italien est le théâtre d'un nouveau jeu de guerre de l'OTAN, nucléaire cette fois-ci. Des armes atomiques sont stockées sur le territoire italien. Elles ne sont pas sous le contrôle de l’État-major italien. Les USA disposent de sept bases militaires, extraterritoriales. Il ne fait aucun doute que l'Italie serait entièrement détruite en cas de conflit nucléaire. L'Alternative c'è prône-t-il la sortie de l’OTAN ? Si oui, quel est son concept de la défense nationale ?
Sur la question de l'OTAN, on constate qu'elle traverse une crise, à tel point que de nombreuses classes dirigeantes de divers pays insoupçonnés qui font partie de l'OTAN commencent à se poser des questions qui étaient autrefois taboues. La participation italienne aux guerres de l'OTAN au cours des vingt dernières années a fait perdre à l'Italie beaucoup de poids économique et politique international. Si rien d'autre, nous devrons cesser d'être des vassaux, notre survie en tant que grand pays est en jeu.
La position géopolitique de l'Italie devra être plus ouverte au multilatéralisme. Le parapluie institutionnel qui nous lie aux traités internationaux et aux organisations dont nous faisons partie doit donner plus d'espace à un rôle de notre pays qui offre plus d'indépendance et d'autonomie à l'Italie et à l'Europe, à l'instar d'autres grands pays qui se sont déjà taillés pour eux-mêmes choix en contraste. La question n'est plus un tabou même dans les principales chancelleries européennes et l'Italie a une tradition de leadership méditerranéen qui a conquis des espaces même dans le contexte difficile de la guerre froide. C'est encore vrai aujourd'hui.
Vous êtes très critique de la Commission européenne et notamment, de sa russophobie qui a retardé et a failli torpiller Nord Stream 2. Dans un entretien récent sur France Soir, le Général Grégoire Diamantidis déplore les liens plus qu’étroits entre l'Union et la Commission européenne et l'OTAN. Quelles sont les étapes que propose L'Alternativa c'è pour que l'Italie retrouve sa souveraineté ?
L'une des questions fondamentales est la relation avec la Russie. Il ne peut y avoir de sécurité de l'Europe contre la Russie, ni de sécurité russe contre l'Europe. Sur ce point, nous devrons nous affirmer pour défendre nos intérêts vitaux. Rappelons-nous les leçons mortelles de l'histoire, qui voient la Russie comme une puissance avec une fonction de leadership incontournable pour la vie politique européenne. Il faut pointer du doigt une tentative folle et infructueuse, la troisième après Napoléon et Hitler, visant à déloger la Russie de l'Europe. Il est logique de construire une "maison européenne commune", dans laquelle chaque État membre bénéficie du même niveau de sécurité. Cet objectif fondamental de la politique d'après-guerre n'a pas été atteint à ce jour. Mais, il faut l'affirmer clairement en construisant un nouveau mouvement pour la paix.
Concernant l'Australie, vous suggérez que l’état policier actuel est prélude à la militarisation de la société australienne sur le modèle de Sparte. Ce, afin de transformer l'Australie en plateforme de guerre nucléaire contre la Chine. Pourriez-vous élaborer?
De nouveaux vents de guerre soufflent sur l'océan Pacifique. Les grandes puissances anglo-saxonnes semblent vouloir se préparer à un affrontement meurtrier avec la Chine. La plate-forme anglo-saxonne naturelle est l'Australie. De ce point de vue, sa transformation rapide en état policier au nom de l'urgence covid apparaît plus explicable : comme si toute une population était encadrée dans un état prêt à l'état de guerre. Nous devrions tous être préoccupés par les conséquences, même si cela nous semble un monde très lointain.
L’immigration extra-communautaire est très présente en Italie. Vous dénoncez le rôle des puissances occidentales. Celles-ci, selon vous, ont financé, armé et déployé Daech et autres mouvements dits « islamistes » contre plusieurs États souverains ; des millions de citoyens ont dû soit mourir, soit s’enfuir. Que propose L’Alternative c’è pour aider ces personnes à rentrer chez eux ?
La question des migrations est toujours brûlante et il est toujours très fatigant d'en discuter sans le forçage de ceux qui en font le point numéro un de leur agenda (forçages et provocations de droite comme de gauche).
Pourtant, les choses à faire pourraient bien réarranger les termes de la question, sur laquelle nous insistons depuis quelque temps :
- nous devons faire au niveau européen ce que l'Europe nous a jusqu'à présent empêché de faire, c'est-à-dire négocier ensemble comment faire face à la séquence interminable des flux migratoires entrants, en créant une structure stable dans laquelle tous les pays s'engagent à surveiller les frontières, à secourir et secourir les personnes en danger, identifier les voies d'entrée (ports et aéroports), les sécuriser militairement (pas seulement en Italie, pas seulement en Europe) ;
- exiger qu'une révision en profondeur du règlement de Dublin devienne un enjeu central, avec un consensus libre d'interprétations ambiguës sur la manière de redistribuer les réfugiés ;
- définir des voies de normalisation de la permanence qui répriment les mafias esclavagistes et les affaires d'urgence, avec des formes d'intégration digne des réfugiés dans la vie professionnelle et sociale, en fonction de leurs compétences.
En ce qui nous concerne, nous chercherons toutes les voies diplomatiques possibles qui permettent de reconstruire le tissu économique de la « Méditerranée élargie ». La stabilisation du Sahel dans un contexte africain progressivement libéré du colonialisme est une question qui aujourd'hui peut nous sembler lointaine et incompréhensible, mais qui a au contraire une valeur stratégique exceptionnelle pour des centaines de millions de personnes et aussi pour notre peuple. C'est un thème qui se situe en amont de la migration et qui est plus décisif, car il cherche à remédier à l'économie de l'injustice et aux effets du coût humain très élevé payé jusqu'à présent après que des États entiers aient été détruits par le calcul politique.
Des commentateurs ont comparé la situation actuelle, où des dizaines de milliers de gens sont dans la rue tous les jours contre le Green Pass et se retrouvent face à des agents-provocateurs, aux Années de Plomb. Vous avez dit le 19 octobre que les nervis qui ont assailli le siège de la CGIL à Rome le 8 octobre étaient proches de Forza Nuova, mouvement proto-fasciste. Dispose-t-on d’indices au sujet de ceux qui tirent les ficelles de ces provocateurs ?
Une partie importante de l'histoire italienne a des précédents très lourds sur l'utilisation de la soi-disant stratégie de tension, une complicité de certains appareils avec des groupes extrémistes qui ont pollué la vie démocratique et les manifestations de rue. La devise était « déstabiliser pour stabiliser ». Le ministre de l'Intérieur a admis que certaines actions de rue menées par le groupe néo-fasciste "Forzanuova" étaient dans une certaine mesure négociées avec la police. Même sans chercher la pire des complicités, c'est une gestion désastreuse de l'ordre public.
L’Alternativa c’è soutient activement les manifestations anti-Green Pass et notamment les dockers de Trieste. Or, les dockers ont annulé la semaine dernière une manifestation de soutien populaire à leur mouvement, par crainte devant les agents provocateurs. Vous dîtes qu’annuler, plutôt que de se démener afin d’assurer la sécurité des mobilisations, ne fait que donner des ailes au Gouvernement Draghi et mettre en danger l'avenir des manifestations. Pouvez-vous expliciter?
Je dis simplement qu'il va falloir s'équiper pour s'assurer au maximum que les manifestations ne soient pas infiltrées. Nous continuerons à manifester et à participer de manière non violente.
Un conseiller d'un ministre français "de premier plan" a déclaré au quotidien Libération le 21 juillet : "Donc ça va être primauté aux vaccinés et vie de merde pour les non-vaccinés". À Rome, le Ministre de l'administration publique Brunetta a très récemment dit à peu près la même chose, se délectant de constater que les agents préposés aux tests PCR enfoncent la sonde "jusqu'au cerveau" (sic). Vous avez rétorqué que le premier devoir de l'Etat et de ses serviteurs est celui des médecins : Avant tout, ne jamais nuire. Au sein de L’Alternativa c’è, sait-on quels sont les réseaux de corruption qui contrôlent ces ministres et agences publiques ?
Pour le moment, nous ne disposons pas de tous les éléments pour évaluer avec précision les conflits d'intérêts. Mais je pense que je suis un prophète facile à dire que tout va sortir, ce jour-là où on pourra mettre en place une commission d'enquête parlementaire avec tous les pouvoirs de la justice.
Êtes-vous au courant des recherches en ce sens conduites par Thomas Röper et un informaticien anonyme de haut niveau en Allemagne (Netzwerkanalyse-Corona-Komplex, disponible en anglais) ? Ou de celles conduites aux USA par Amy BOHN et les avocats du réseau PERK (parents d’élèves) concernant le Pass vaccinal mondial : liens avec le Département de la défense, DARPA, etc. ?
En 2009, toute la crise du Covid actuelle pour beaucoup était presque inimaginable. J'insiste : presque.
En 2009, je me suis retrouvé à écrire un article, où je décrivais quelques structures et certains mécanismes de pouvoir au plus haut niveau qui avaient déjà préparé la méthode que nous voyons en action aujourd'hui et où j'imaginais les dangers et me demandais : "La sécurité sanitaire fonctionne comme la sécurité militaire ? Quels secrets cache-t-elle, si même la Cour des comptes veut désormais y voir clair ? Sur fond de disputes sur la grippe porcine, on voit avancer une militarisation de la santé qui joue sur la peur de la maladie, la plus primitive."
J'ai également souligné que "plus généralement, on peut reconnaître une méthode basée sur une alarme sourde, peu soucieuse de provoquer la panique, fortement soutenue par les médias, avec des gouvernements engagés à la relancer. Une méthode déjà testée dans les cas de SRAS et de grippe aviaire. et maintenant de plus en plus consolidé".
Je crois que l'affaire du pass vert peut lier de nombreuses tendances autoritaires, selon le schéma d'un document électronique qui institue un système de crédits sociaux. Une citoyenneté administrée dans la mesure de l'obéissance.
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