"Les citoyens français sont aux commandes avec le convoi de la liberté" Rémi Monde
Il ne s'agit pas simplement des routiers, mais bien de tous les citoyens français. Voilà un point sur lequel Rémi Monde met l'accent, en tant que porte-parole du collectif "Convoi de la liberté", qui réunit aujourd'hui plus de 300 000 membres sur sa page Facebook. À l'instar du mouvement canadien, il souhaite que « les citoyens prennent les choses en mains », lors d'une protestation « joyeuse et pacifique ».
La carte des déplacements sur convois.fr
Pour mettre en place l'organisation, Rémi Monde nous fait savoir que le collectif de routiers a bénéficié d'une aide bienvenue des Français. Aussi ont-ils créé de toute pièce un site web interactif sur lequel on retrouve la carte des déplacements prévus, des points de départ, de relais, de ralliements... En bref : rendez-vous le vendredi 11 sur Paris, et le lundi 14 à Bruxelles, pour y retrouver les différents convois européens. En voici une capture d'écran :
Au sujet du passage par la capitale française, Rémi Monde nous rapporte qu'il y a de nombreux collectifs qui se sont créés autour de ce mouvement. L'autre groupe majoritaire est celui de "Convoy France", qui appelle à passer par les alentours de Paris pour aller plus rapidement sur Bruxelles. S'il tient à ce que chacun puisse faire son propre choix, le porte-parole insiste sur le fait qu'un passage marqué par la capitale sera plus efficace. « Le gouvernement a tout intérêt à ce que l'on évite Paris, et de toute façon il n'y aura personne à Bruxelles avant le 18, car les députés européens siègent à Strasbourg du 14 au 18. », nous explique-t-il en s'appuyant sur l'agenda des députés européens que des élus lui ont transmis. Inutile, donc, de se précipiter. À ce sujet, quelques heures après le tournage de cet entretien, le gouvernement français a fait savoir qu'il « saurait réagir en cas de blocage de la capitale. »
Lire aussi : En France, le gouvernement se déclare prêt à réagir face à un "convoi de la liberté"
Quoi qu'il en soit, Rémi Monde assure que le collectif souhaite un mouvement pacifique, et qu'il ne veut « rien imposer à personne », car ce serait « jouer le jeu du gouvernement. »
« La notion première est celle de la liberté »
Les revendications du mouvement sont similaires à celles des Canadiens, à quelques nuances près. En premier lieu, les routiers demandent le retrait pur et simple du passe, quel qu'il soit. En plus de cela, Rémi Monde souligne les difficultés financières auxquelles les Français font face, notamment à cause de la récente inflation. « On a passé un seuil d'acceptabilité. », nous dit-il simplement.
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Et, pour ce qui est d'une éventuelle pénurie due à l'absence des routiers, le porte-parole ne se fait d'idées : « Bien sûr, c'est un risque. Mais vous savez, la pénurie, les Français la connaissent déjà. Des sacrifices, ils en font déjà. Je pense qu'il est temps de toucher l'économie telle que l'entend le gouvernement. »
« Ce n'est pas une question d'argent »
En France, pas de cagnotte. « Ce n'est pas une question d'argent. On ne saurait pas quoi en faire, et de toute façon, celle qui a été organisée au Canada a été bloquée. », nous dit Rémi Monde. Et d'enchaîner : « Si vous voulez aider, venez directement sur les points de ralliements ! Donnez un panier aux routiers, quelque chose qui fait plaisir ! Les dons, ça fonctionne directement à la main aussi. »
Voir aussi : "Le Freedom Convoy est un mouvement festif et exemplaire" Alexis Cossette, de Radio Québec
Une nouvelle fois, les syndicats bottent en touche :
Les syndicats ont informé qu’ils ne soutiendraient pas les #convoipourlaliberte #ConvoiFrance2022
— Antoine Gavory (@Antoine_Gavory) February 8, 2022
En même temps qui peut me dire quand pour la dernière fois un syndicat s’est occupé de soutenir les citoyens ? @lacgtcommunique @CFDT @SyndicatCFTC
Enfin, pour égayer le mouvement et pour lui donner l'aspect festif et pacifique voulu, Rémi Monde appelle tous les artistes à se joindre aux convois.
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