Manuel Valls accuse Emmanuel Macron de céder "aux sirènes du populisme"
Manuel Valls a accusé ce mercredi 13 Emmanuel Macron, possible candidat à la présidentielle qui se revendique anti-système, de céder ainsi "aux sirènes du populisme", soulignant que le ministre de l'Economie, passé par l'ENA, était un "produit de l'élite de la République". "On ne peut pas dénoncer un prétendu +système+ en cédant aux sirènes du populisme quand, circonstance aggravante, on est soi-même le produit le plus méritant de l’élite de la République", selon le texte de son discours transmis par Matignon à la presse.
S'il ne nomme pas son ministre directement, le chef du gouvernement a multiplié les attaques contre M. Macron, dans son discours prononcé à huis clos devant les parlementaires de la majorité à l'occasion d'une réception à Matignon pour la fin de la session au Parlement. "Je le dis en présence de ministres, de parlementaires qui ont toujours su montrer leur loyauté. L’éthique de responsabilité, c’est le devoir de clarté, pas l’entretien d’un climat, pourri par l’ambigüité", a lancé M. Valls en allusion aux ambitions de moins en moins voilées d'Emmanuel Macron de se lancer dans la bataille présidentielle. Cette nouvelle charge suit une première offensive mardi du Premier ministre, qui avait jugé à propos du premier meeting du mouvement "En Marche!" de M. Macron qu'il était "temps que tout cela s'arrête".
A deux jours de l'allocution de François Hollande du 14 juillet, Emmanuel Macron a mis clairement le cap mardi soir sur la "victoire" en 2017, tout en épargnant globalement le président et en lançant de nouvelles piques à Manuel Valls. Le jeune ministre, qui se revendique adversaire du "système" comme le fait également Marine Le Pen, avait récemment parlé d'une "caste" politique, s'attirant un recadrage de M. Valls sur les bancs de l'Assemblée. "C’est tellement facile de s’en prendre à ces cercles, ces élus, ces formations politiques. Bien sûr, elles ont besoin de dépassement, de se réinventer. Mais nous appartenons à des familles politiques très anciennes, avec des valeurs dont il ne faut jamais s’éloigner. Quand on s’en éloigne, la confusion et l’ambiguïté s’imposent", a affirmé M. Valls dans son discours.
Cette réplique accroît encore la pression en faveur d'un départ de M. Macron du gouvernement. François Hollande doit s'exprimer sur le sujet lors de son interview du 14 juillet, a indiqué le porte-parole Stéphane Le Foll mercredi à la sortie du Conseil des ministres.
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