Alerte enlèvement à Toulouse pour un bébé en danger de mort
Le parquet de Toulouse a déclenché samedi matin une "alerte enlèvement" pour Tizio, un nourrisson de 2 mois, kidnappé par son père à l'hôpital et en danger de mort s'il ne reçoit pas de soins "dans les plus brefs délais".
Un numéro vert a été mis en place : 0800.36.32.68.
Le petit garçon, alimenté par sondes gastriques et voies intraveineuses, a été enlevé vendredi entre 18H30 et 19H00 à l'hôpital Purpan à Toulouse, par son père, un homme de 33 ans, a indiqué le parquet de la ville.
Le bébé "souffre d'une pathologie nécessitant la poursuite de soins immédiats, son pronostic vital est engagé à défaut de recevoir ces derniers dans les plus brefs délais", poursuit le parquet dans un communiqué.
Le père de l'enfant est un homme "grand, mince, porteur d'une barbe fournie et de cheveux longs bouclés bruns à noirs". Il est susceptible de se déplacer à bord d'un véhicule Peugeot 307 de couleur blanche, immatriculé dans l'Ariège 5608 GP 09. Il portait lors des faits un "anorak de couleur sombre", ajoute le texte.
Le bébé était vêtu d'un ensemble de laine bleue au moment de son enlèvement.
La section de recherches de Toulouse a été chargée de l'enquête.
"Nous n'avons vraiment pas beaucoup d'éléments. Nous sommes dans le +bleu+", a commenté une source proche du dossier à l'AFP, reconnaissant que même l'heure de la disparition du nourrisson restait incertaine.
Le couple, certes séparé, n'avait a priori aucun problème. Il s'entendait bien. Et le père sans emploi passait tous les jours voir son petit garçon à l'hôpital.
-'incompréhensible' -
"Nous ne sommes pas dans le cas d'une volonté de soustraction d'un enfant par un parent", a estimé cette source proche du dossier, ce qui rend cet enlèvement d'autant plus "incompréhensible".
Tizio a été vu avec son père vers 18H00 mais il n'était plus dans son berceau à 18H30, à l'heure où les biberons sont donnés dans le service hospitalier.
Pensant que le bébé était alors avec son père, les personnels hospitaliers n'ont donné l'alerte qu'à 01H00 en s'apercevant que le nourrisson n'était toujours pas là, à l'horaire suivant des biberons, a ajouté cette source, estimant que l'enlèvement a pu être réalisé entre "18H00 et 1H00".
Dans un premier temps, cette absence, même au milieu de la nuit, n'a pas vraiment inquiété les enquêteurs.
Dans la nuit, les premières investigations entreprises ont visé tous les endroits où le père pouvait se trouver. La zone de recherches a concerné les départements de la Haute-Garonne et l'Ariège, d'où la famille est originaire. Depuis, elle a été étendue.
Ce n'est qu'après avoir fait "choux blanc partout", selon la formule de cette source, que l'inquiétude est née et que le parquet et les enquêteurs ont décidé de déclencher une procédure d'alerte enlèvement.
Interrogé par l'AFP, l'hôpital Purpan s'est refusé à tout commentaire.
"La seule chose qui compte, la seule chose essentielle pour nous, c'est de retrouver très vite le bébé. Sa santé est en jeu", a affirmé un membre de la direction sous le couvert de l'anonymat, soulignant le travail "formidable des enquêteurs" pendant la nuit.
Le plan "Alerte Enlèvement", mis en place en France en février 2006, a été déjà été déclenché 21 fois avant l'enlèvement de Tizio.
Les enfants ont toujours été retrouvés sains et saufs, même si dans deux cas, il a fallu plusieurs semaines pour y parvenir.
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.