Ashley Judd peut poursuivre Weinstein pour diffamation, mais pas harcèlement sexuel
L'actrice Ashley Judd peut poursuivre en diffamation le producteur déchu Harvey Weinstein, qu'elle accuse d'avoir ruiné sa carrière pour avoir résisté à ses avances, mais pas pour "harcèlement sexuel", qui ne s'applique pas dans son cas, a estimé mercredi un juge fédéral de Los Angeles.
La comédienne fut l'une des premières à avoir brisé le silence sur le magnat d'Hollywood, accusé de harcèlement, d'agression sexuelle ou de viol par plus de 80 femmes, dont des stars comme Angelina Jolie, Gwyneth Paltrow ou encore Léa Seydoux.
Dans une plainte déposée en avril dernier, Ashley Judd affirme que M. Weinstein a anéanti ses chances d'apparaître dans la trilogie fantastique de Peter Jackson "Le seigneur des anneaux", l'une des plus lucratives de l'histoire du cinéma, en affirmant au réalisateur et à son équipe que travailler avec la comédienne était "un cauchemar". Des affirmations que Peter Jackson a publiquement confirmées dans des interviews.
"Avec ces attaques sans fondement, Weinstein a réussi à faire inscrire Mme Judd sur une liste noire et a mis fin pour elle à la possibilité de travailler sur ce qui est devenu une série de films générant des milliards de dollars et 17 Oscars", dénonce la plainte.
Selon Ashley Judd, elle a été punie pour "avoir rejeté ses avances sexuelles un an plus tôt (en 1997, ndlr), quand il l'avait coincée dans sa chambre d'hôtel sous le prétexte de parler affaires".
La californienne de 50 ans réclame des dommages et intérêts d'un montant non spécifié et s'est engagée à les reverser à des organisations de défense des victimes de harcèlement sexuel au travail.
Dans un jugement rendu mercredi, le juge Philip S. Gutierrez a toutefois estimé que la plainte n'était pas recevable au titre du harcèlement sexuel car la loi en vigueur ne s'applique pas selon lui aux relations entre une actrice et un producteur. Mais il a jugé que les poursuites civiles pour diffamation pouvaient suivre leur cours.
Harvey Weinstein a démenti tout harcèlement ou rapport sexuel non consenti. Inculpé à New York pour des agressions et viols sur deux femmes, le magnat déchu devrait prochainement être jugé.
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